Chapitre 10 : Techniques de Préparation du Terrain : Améliorer les Conditions de Plantation

La préparation du terrain est une étape essentielle pour optimiser les chances de succès de la reforestation, en particulier dans les sites dégradés ou colonisés par une végétation compétitrice. Votre chapitre 10 met en lumière les différentes techniques disponibles pour créer des conditions de plantation favorables. Explorons ensemble ces méthodes :

 Techniques de Préparation du Terrain : Améliorer les Conditions de Plantation

I. L’Importance de la Préparation du Terrain : Créer un Environnement Propice à l’Installation des Jeunes Plants

La préparation du terrain n’est pas toujours nécessaire dans tous les projets de reforestation. Dans certains cas, notamment en restauration passive ou en régénération naturelle assistée, une intervention minimale, voire nulle, peut être privilégiée pour laisser les processus naturels se dérouler. Cependant, dans de nombreux contextes, en particulier lors de plantations actives, la préparation du terrain est cruciale pour :

• Améliorer la Structure du Sol et le Drainage : Les sols compactés, érodés ou dégradés peuvent être défavorables à l’enracinement et à la croissance des jeunes plants. La préparation du sol peut permettre de décompacter le sol, d’améliorer sa porosité, son aération et son drainage, facilitant ainsi la pénétration des racines et l’infiltration de l’eau.

• Réduire la Compétition Végétale : La végétation herbacée ou arbustive préexistante peut concurrencer les jeunes plants pour la lumière, l’eau et les nutriments, limitant leur croissance et leur survie. La préparation du terrain peut permettre de réduire cette compétition en éliminant ou en affaiblissant la végétation concurrente, créant ainsi un « espace de croissance » pour les jeunes arbres.

• Faciliter la Plantation et l’Entretien : Un terrain préparé, débarrassé de la végétation dense, des souches ou des débris, rend la plantation des jeunes plants plus facile, plus rapide et moins coûteuse. Il facilite également les opérations d’entretien ultérieures, comme le désherbage ou la surveillance.

• Augmenter la Disponibilité en Eau et en Nutriments : Certaines techniques de préparation du terrain, comme l’incorporation d’amendements organiques ou les cultures de couverture, peuvent améliorer la fertilité du sol, sa capacité de rétention en eau, et la disponibilité des nutriments pour les jeunes plants.

II. Techniques Mécaniques de Préparation du Terrain : Action Efficace et Rapide

Les techniques mécaniques utilisent des engins agricoles ou forestiers pour modifier les caractéristiques du sol et de la végétation. Elles sont souvent efficaces pour préparer de grandes surfaces rapidement, mais peuvent être coûteuses, consommatrices d’énergie, et avoir des impacts sur le sol (érosion, compaction si mal utilisées).

A. Labour (Plowing) : Retourner la Terre pour Contrôler la Végétation et Améliorer le Sol

Le labour consiste à retourner la couche supérieure du sol à l’aide d’une charrue ou d’autres outils aratoires.

• • Objectifs du Labour :

    • Contrôle de la végétation compétitrice : Enfouir la végétation herbacée ou arbustive existante, réduisant temporairement la compétition pour les jeunes plants.
    • Amélioration de la structure du sol (sols compactés) : Décompacter la couche superficielle du sol, améliorer sa porosité et son aération.
    • Incorporation d’amendements organiques (si nécessaire) : Enfouir des amendements organiques (compost, fumier) pour améliorer la fertilité du sol.

  • Techniques de Labour :

    • Labour à la charrue : Labour traditionnel avec une charrue tirée par un tracteur ou des animaux. Retourne complètement la couche superficielle du sol.
    • Labour à disques : Utilisation de disques rotatifs pour travailler le sol. Moins agressif que la charrue, moins de retournement du sol.
    • Sous-solage : Travail du sol en profondeur sans retournement, pour décompacter les couches profondes (voir décompactage ci-dessous).

  • Avantages du Labour :

    • Efficacité pour le contrôle de la végétation compétitrice : Destruction rapide et efficace de la végétation herbacée.
    • Amélioration de la structure du sol (sols compactés) : Peut être bénéfique sur les sols compactés ou tassés par le pâturage ou le passage d’engins.
    • Incorporation d’amendements : Facilite l’incorporation d’amendements organiques.

  • Inconvénients du Labour :

    • Risque d’érosion des sols : Le labour peut laisser le sol nu et vulnérable à l’érosion par le vent et l’eau, surtout sur les pentes. À éviter sur les terrains sensibles à l’érosion.
    • Perturbation de la vie du sol : Le labour perturbe la microfaune et la microflore du sol, et peut nuire à la fertilité biologique à long terme.
    • Coût et consommation d’énergie élevés : Le labour mécanisé nécessite des engins agricoles, du carburant, et de la main-d’œuvre spécialisée.
    • Peut favoriser la remontée de graines d’adventices : Le retournement du sol peut remonter à la surface des graines d’adventices enfouies, favorisant leur germination ultérieure.
    • Peut compacter le sous-sol si mal réalisé : Un labour trop profond ou réalisé en conditions de sol humide peut créer une semelle de labour et compacter le sous-sol.
    • Non adapté à tous les types de terrains : Difficile à réaliser sur les terrains pentus, rocailleux ou accidentés.

B. Décompactage (Subsoiling/Ripping) : Améliorer le Drainage et la Pénétration Racinaire dans les Sols Compactés

Le décompactage consiste à briser les couches compactées du sol en profondeur, sans retournement de la couche superficielle. Il est réalisé à l’aide d’outils spécifiques (sous-soleuses, décompacteurs).

• • Objectifs du Décompactage :

    • Amélioration du drainage : Faciliter l’infiltration de l’eau dans les sols compactés et limiter l’engorgement en surface.
    • Amélioration de la pénétration racinaire : Briser les obstacles physiques à l’enracinement profond des arbres, favoriser l’exploration du sol par les racines.
    • Amélioration de l’aération du sol : Augmenter la porosité du sol et favoriser les échanges gazeux.

  • Techniques de Décompactage :

    • Sous-solage : Utilisation d’une sous-soleuse à dents ou à socs qui pénètrent profondément dans le sol (jusqu’à 50-80 cm) pour briser les couches compactées. Pas de retournement du sol.
    • Décompactage vibratoire : Utilisation d’outils vibrants pour décompacter le sol en profondeur, avec moins de perturbation du sol superficiel.
    • Défonçage : Travail du sol plus profond et plus intensif que le sous-solage, parfois avec un léger retournement du sol. Utilisé pour décompacter très fortement les sols.

  • Avantages du Décompactage :

    • Amélioration du drainage dans les sols compactés : Très efficace pour améliorer l’infiltration de l’eau et réduire les problèmes d’hydromorphie.
    • Amélioration de la pénétration racinaire : Favorise l’enracinement profond des arbres, les rendant plus résistants à la sécheresse et aux vents.
    • Moins de risques d’érosion que le labour : Pas de retournement du sol, moins de perturbation de la surface.

  • Inconvénients du Décompactage :

    • Moins efficace pour le contrôle de la végétation que le labour : Ne détruit pas la végétation herbacée en surface. Peut être nécessaire de combiner avec un débroussaillage ou un désherbage.
    • Peut être coûteux et consommateur d’énergie : Nécessite des engins agricoles puissants et du carburant.
    • Peut remonter le sous-sol : Un décompactage trop profond peut remonter à la surface un sous-sol peu fertile. Adapter la profondeur du décompactage au profil du sol.
    • Non adapté à tous les types de terrains : Difficile à réaliser sur les terrains très rocailleux ou très pentus.

C. Billonnage (Ridging/Mounding) : Créer des Buttes de Plantation pour Améliorer le Drainage et la Température du Sol

Le billonnage consiste à créer des rangées de buttes de terre surélevées, sur lesquelles les jeunes plants seront plantés.

• • Objectifs du Billonnage :

    • Amélioration du drainage dans les zones humides : Planter les jeunes plants sur les buttes les met au-dessus du niveau du sol et de l’eau stagnante, améliorant le drainage au niveau des racines.
    • Amélioration de la température du sol (zones froides) : Les buttes surélevées se réchauffent plus rapidement au soleil que le sol plat, favorisant le démarrage de la croissance des jeunes plants dans les régions froides ou en altitude.
    • Réduction de la compétition végétale (buttes surélevées) : Les buttes surélevées peuvent éloigner temporairement les jeunes plants de la végétation herbacée environnante, réduisant la compétition initiale.

  • Techniques de Billonnage :

    • Billonnage simple : Création de buttes de terre continues en lignes, à l’aide d’une charrue billonneuse ou d’outils spécifiques.
    • Billonnage interrompu : Création de buttes de terre discontinues, en forme de monticules individuels pour chaque plant.
    • Billonnage associé à un drainage : Création de billons combinée à la réalisation de fossés de drainage entre les billons, pour évacuer l’eau en excès.

  • Avantages du Billonnage :

    • Amélioration du drainage dans les zones humides : Très efficace pour permettre la reforestation dans les zones temporairement inondables ou mal drainées.
    • Amélioration de la température du sol (zones froides) : Peut favoriser le démarrage de la croissance dans les régions froides ou en altitude.
    • Réduction de la compétition initiale : Peut donner un avantage initial aux jeunes plants face à la végétation herbacée.

  • Inconvénients du Billonnage :

    • Peut augmenter le risque d’érosion sur les pentes : Les billons peuvent favoriser le ruissellement et l’érosion sur les pentes. À éviter sur les terrains sensibles à l’érosion ou à réaliser en courbes de niveau.
    • Peut être coûteux et consommateur d’énergie : Nécessite des engins agricoles et du carburant.
    • Peut modifier le microclimat local : Les buttes peuvent créer des variations microclimatiques (sécheresse plus importante sur les buttes exposées au soleil).
    • Peut être inesthétique dans certains paysages : Les billons peuvent modifier l’aspect naturel du paysage.
    • Peut ne pas être adapté à toutes les espèces : Certaines espèces préfèrent les sols plats ou peu perturbés.

III. Techniques Manuelles de Préparation du Terrain : Interventions Ciblées et Respectueuses du Milieu

Les techniques manuelles utilisent la force humaine et des outils manuels (faucille, hache, pioche) ou de petits équipements mécanisés (débroussailleuses, tronçonneuses). Elles sont souvent plus respectueuses du sol et du milieu que les techniques mécaniques lourdes, et permettent des interventions plus ciblées et sélectives.

A. Débroussaillage (Brush Clearing/Vegetation Removal) : Éliminer la Végétation Concurrente pour Faciliter la Plantation

Le débroussaillage consiste à éliminer la végétation herbacée, arbustive ou les broussailles qui concurrencent les jeunes plants.

• • Objectifs du Débroussaillage :

    • Réduction de la compétition végétale : Éliminer la végétation qui intercepte la lumière, l’eau et les nutriments, et qui peut étouffer les jeunes plants.
    • Facilitation de la plantation : Dégager l’espace pour faciliter le travail des planteurs et l’accès au sol.
    • Réduction du risque d’incendie : Éliminer la végétation sèche et combustible, réduisant le risque de propagation des incendies.
    • Amélioration de l’accès et de la circulation : Faciliter l’accès au site pour les opérations de plantation, d’entretien et de suivi.

  • Techniques de Débroussaillage :

    • Débroussaillage manuel : Utilisation de faucilles, de débroussailleuses portées, de haches, de scies, de cisailles. Méthode sélective et précise, respectueuse du sol et des espèces non ciblées. Adaptée aux petites surfaces, aux zones sensibles, ou aux débroussaillages sélectifs.
    • Débroussaillage mécanisé léger : Utilisation de débroussailleuses à roues, de gyrobroyeurs légers, de tracteurs équipés de broyeurs. Plus rapide que le débroussaillage manuel, adapté aux surfaces moyennes et aux terrains peu accidentés.

  • Avantages du Débroussaillage Manuel :

    • Sélectivité : Permet de cibler précisément les espèces à éliminer et de préserver les espèces intéressantes (arbres pionniers, espèces de la faune).
    • Respect du sol et du milieu : Perturbation minimale du sol, pas de compaction, préservation de la matière organique de surface.
    • Adapté aux zones sensibles et aux terrains difficiles : Peut être réalisé sur les pentes, les zones rocailleuses, les zones humides.
    • Création d’emplois locaux : Main-d’œuvre locale souvent utilisée pour le débroussaillage manuel.

  • Inconvénients du Débroussaillage Manuel :

    • Intensité en main-d’œuvre : Lent et exigeant en main-d’œuvre, peu adapté aux grandes surfaces.
    • Coût élevé pour les grandes surfaces : Le coût de la main-d’œuvre peut être élevé pour le débroussaillage manuel de grandes surfaces.
    • Peut nécessiter des traitements répétés : La végétation peut repousser rapidement après le débroussaillage, nécessitant des interventions répétées.

B. Élimination des Souches (Stump Removal) : Faciliter la Plantation et Réduire les Risques Sanitaires (Rarement Nécessaire)

L’élimination des souches consiste à extraire les souches d’arbres abattus, généralement après une coupe rase ou une déforestation. C’est une opération rarement nécessaire en reforestation écologique, et souvent coûteuse et perturbatrice.

• • Objectifs de l’Élimination des Souches :

    • Facilitation de la plantation (dans certains cas) : Les souches peuvent gêner la plantation mécanisée ou manuelle, en particulier si elles sont nombreuses ou de grande taille. L’élimination des souches peut faciliter la plantation en plein.
    • Réduction des risques de maladies racinaires (cas très spécifiques) : Dans certains cas, les souches peuvent être des foyers de champignons pathogènes qui peuvent contaminer les jeunes plants. L’élimination des souches peut réduire ce risque (rare).
    • Amélioration esthétique (dans certains contextes paysagers) : L’élimination des souches peut être souhaitée pour des raisons esthétiques, par exemple dans les zones périurbaines ou touristiques.

  • Techniques d’Élimination des Souches :

    • Arrachage mécanique : Utilisation d’engins de terrassement (pelles mécaniques, tractopelles) pour arracher les souches. Rapide et efficace pour les grandes surfaces, mais perturbateur pour le sol et coûteux.
    • Dessouchage manuel : Utilisation de pioches, de haches, de leviers pour extraire les souches à la main. Lent et pénible, adapté aux petites surfaces ou aux souches isolées.
    • Rognage de souches : Utilisation de rogneuses de souches mécaniques pour broyer les souches sur place, sans les extraire. Moins perturbateur que l’arrachage, mais les racines restent en place.
    • Décomposition naturelle : Laisser les souches se décomposer naturellement sur place. Méthode la plus naturelle et la moins coûteuse, mais lente (plusieurs années) et peut gêner temporairement la plantation. Peut être compatible avec la régénération naturelle ou la plantation manuelle.

  • Avantages de l’Élimination des Souches (dans les cas spécifiques où elle est justifiée) :

    • Facilitation de certaines techniques de plantation : Plantation mécanisée en plein.
    • Réduction de risques sanitaires (rare).
    • Amélioration esthétique (dans certains contextes).

  • Inconvénients de l’Élimination des Souches (généraux) :

    • Coût élevé (arrachage mécanisé) ou intensité en main-d’œuvre (dessouchage manuel) : Opération coûteuse et exigeante.
    • Perturbation importante du sol : Arrachage des souches perturbe le sol, le compacte, favorise l’érosion, détruit la matière organique et la microfaune du sol.
    • Perte de matière organique et de nutriments : Les souches contiennent de la matière organique et des nutriments qui sont perdus lors de l’extraction. Les souches en décomposition sont aussi un habitat pour la faune et la microfaune du sol.
    • Non nécessaire dans la plupart des contextes de reforestation écologique : Les souches ne sont généralement pas un obstacle majeur à la reforestation, en particulier pour la plantation manuelle ou la régénération naturelle. Elles peuvent même être bénéfiques (habitat, matière organique).

IV. Techniques Biologiques de Préparation du Terrain : Améliorer le Sol et Contrôler la Végétation de Manière Naturelle

Les techniques biologiques utilisent des processus biologiques et des interactions entre espèces pour améliorer les conditions du site et préparer le terrain à la reforestation. Elles sont souvent plus durables et plus respectueuses de l’environnement que les techniques mécaniques ou chimiques.

A. Cultures de Couverture (Cover Cropping) : Améliorer le Sol, Contrôler les Adventices et Apporter de la Matière Organique

Les cultures de couverture consistent à semer et à cultiver des plantes (herbacées, légumineuses, céréales) sur le site avant, pendant ou après la plantation des arbres.

• • Objectifs des Cultures de Couverture :

    • Amélioration de la structure du sol : Les racines des cultures de couverture décompactent le sol, améliorent sa porosité et sa stabilité.
    • Augmentation de la fertilité du sol : Les légumineuses fixent l’azote atmosphérique et l’apportent au sol. La décomposition des résidus de culture apporte de la matière organique.
    • Contrôle des adventices : Les cultures de couverture concurrencent les adventices pour la lumière, l’eau et les nutriments, limitant leur développement. Certaines espèces de couverture ont des propriétés allélopathiques (inhibent la germination des adventices).
    • Protection du sol contre l’érosion : Le couvert végétal protège le sol nu contre l’érosion par le vent et l’eau.
    • Augmentation de la rétention en eau du sol : La matière organique apportée par les cultures de couverture améliore la capacité du sol à retenir l’eau.
    • Amélioration de la biodiversité du sol : Les cultures de couverture favorisent l’activité biologique du sol (microorganismes, vers de terre).

  • Types de Cultures de Couverture :

    • Légumineuses : Trèfle, luzerne, vesce, pois fourrager. Fixent l’azote atmosphérique, améliorent la fertilité du sol, apportent de la matière organique.
    • Graminées : Seigle, avoine, orge, ray-grass. Développent un système racinaire dense qui améliore la structure du sol et la protection contre l’érosion. Apportent de la matière organique.
    • Mélanges d’espèces : Mélanges de légumineuses et de graminées pour combiner les bénéfices des deux types de cultures. Mélanges d’espèces variées pour favoriser la biodiversité du sol.
    • Espèces spécifiques : Sarrasin (mobilisation du phosphore), moutarde blanche (biofumigation, contrôle de certains ravageurs et maladies).

  • Techniques d’Utilisation des Cultures de Couverture en Reforestation :

    • Cultures de couverture précédant la plantation : Semer une culture de couverture plusieurs mois ou un an avant la plantation des arbres. Détruire la culture de couverture avant la plantation (fauchage, broyage, roulage, non-labour) et laisser les résidus de culture se décomposer sur place pour enrichir le sol.
    • Cultures de couverture intercalaires : Semer une culture de couverture entre les rangées d’arbres après la plantation. La culture de couverture est maintenue pendant les premières années de croissance des arbres, puis détruite ou laissée en place.
    • Cultures de couverture associées aux arbres (agroforesterie) : Culture de couverture permanente ou semi-permanente associée aux arbres, dans un système agroforestier.

  • Avantages des Cultures de Couverture :

    • Amélioration de la fertilité et de la structure du sol : Apport de matière organique, fixation d’azote, décompactage biologique.
    • Contrôle naturel des adventices : Concurrence, allélopathie.
    • Protection du sol contre l’érosion : Couvert végétal permanent.
    • Amélioration de la rétention en eau : Matière organique.
    • Favorisation de la biodiversité du sol : Activité biologique.
    • Réduction de l’utilisation d’intrants chimiques : Engrais, herbicides.
    • Méthode durable et respectueuse de l’environnement.

  • Inconvénients des Cultures de Couverture :

    • Peut nécessiter un investissement initial : Coût des semences, du semis, de la destruction de la culture de couverture.
    • Peut concurrencer les jeunes arbres si mal géré : Choisir des espèces de couverture non compétitrices et gérer leur développement (fauchage si nécessaire).
    • Nécessite des connaissances techniques : Choix des espèces de couverture adaptées, techniques de semis et de gestion.
    • Peut être moins rapide que les méthodes mécaniques pour la préparation du terrain.

V. Facteurs Influant sur le Choix des Techniques de Préparation du Terrain : Adapter l’Approche au Contexte

Le choix des techniques de préparation du terrain doit être adapté à chaque projet de reforestation, en tenant compte de nombreux facteurs :

• Caractéristiques du site : Type de sol (texture, structure, fertilité, compaction, drainage), pente, climat, végétation existante, flore adventice, faune, risques d’érosion, risques d’incendie.
• Objectifs de reforestation : Restauration écologique, production de bois, lutte contre l’érosion, agroforesterie, reforestation urbaine, etc. Les objectifs influencent l’intensité de la préparation du terrain souhaitée.
• Essences d’arbres choisies : Certaines espèces sont plus tolérantes que d’autres à la compétition végétale ou aux sols peu préparés. Les espèces à croissance rapide peuvent mieux supporter la compétition initiale.
• Méthodologie de reforestation globale : Plantation de plants, semis direct, régénération naturelle assistée. La préparation du terrain peut être plus ou moins intense selon la méthode choisie.
• Ressources disponibles : Budget, main-d’œuvre, équipements, compétences techniques. Les techniques mécaniques sont plus coûteuses mais plus rapides. Les techniques manuelles sont moins coûteuses en matériel mais plus exigeantes en main-d’œuvre. Les techniques biologiques peuvent être plus économiques à long terme.
• Contraintes environnementales : Risques d’érosion, sensibilité des sols, zones protégées, biodiversité locale, réglementations environnementales. Privilégier les techniques respectueuses de l’environnement et adaptées aux contraintes locales.
• Législation et réglementations : Certaines pratiques de préparation du terrain peuvent être réglementées ou soumises à autorisation (par exemple, le brûlage, le défrichement). Se renseigner sur la législation locale.

Dans de nombreux cas, une combinaison de techniques peut être la plus pertinente : par exemple, un débroussaillage manuel ciblé combiné à des cultures de couverture, ou un sous-solage léger suivi d’un semis direct.

VI. Le Principe de « Préparation Minimale » : Parfois, Moins, c’est Mieux

Il est important de souligner que la préparation du terrain n’est pas une fin en soi. Dans certains cas, et en particulier pour les projets de restauration écologique visant à favoriser la naturalité et la biodiversité, le principe de « préparation minimale » peut être privilégié. Ce principe consiste à :

• Limiter au strict nécessaire les interventions de préparation du terrain : Éviter les travaux excessifs ou non justifiés, qui peuvent perturber inutilement le sol et les écosystèmes.
• Favoriser les processus naturels de régénération : Laisser la nature faire son travail autant que possible, en intervenant uniquement pour lever des blocages ou accompagner la dynamique naturelle.
• Adapter l’intensité de la préparation du terrain aux besoins réels : Préparer le terrain de manière plus intensive uniquement là où c’est vraiment nécessaire (zones très dégradées, zones à forte compétition végétale), et privilégier des interventions plus légères ou l’absence d’intervention ailleurs.
• Privilégier les techniques douces et respectueuses de l’environnement : Techniques manuelles, biologiques, interventions ciblées, plutôt que les techniques mécaniques lourdes et systématiques.

Dans certains cas, l’absence de préparation du terrain, ou une simple suppression des facteurs de dégradation (cessation du pâturage, protection contre les incendies), peut suffire à déclencher une régénération naturelle efficace et à restaurer la forêt de manière durable.

En conclusion, votre chapitre sur les techniques de préparation du terrain met en évidence la diversité des méthodes disponibles, allant des techniques mécaniques lourdes aux approches manuelles et biologiques plus douces. Le choix de la technique la plus appropriée doit être basé sur une analyse fine du contexte local, des objectifs de reforestation, des ressources disponibles, et d’une évaluation attentive des avantages et des inconvénients de chaque méthode. Dans de nombreux cas, une approche raisonnée, combinant différentes techniques et privilégiant la préparation minimale, sera la plus pertinente pour garantir une reforestation efficace, durable et respectueuse de l’environnement.