Chapitre 14 : Réduire Votre Impact Carbone et Contribuer à la Lutte Contre le Changement Climatique

Ce chapitre se concentre sur les stratégies et les actions concrètes que les entreprises peuvent mettre en œuvre pour mesurer, réduire et compenser leur empreinte carbone, et pour contribuer activement à la lutte contre le changement climatique. Il vise à fournir un guide pratique et complet pour aider les entreprises à devenir des acteurs clés de la transition vers une économie bas-carbone.

I. Comprendre l’Empreinte Carbone : Mesurer et Évaluer l’Impact

Ce chapitre commence par définir clairement la notion d’empreinte carbone et pourquoi il est essentiel de la mesurer pour les entreprises. Sans mesure précise, il est impossible d’agir efficacement.

• A. Définition de l’Empreinte Carbone : Mesure des Émissions de GES

  • Ensemble des Émissions de Gaz à Effet de Serre : Activités Directes et Indirectes L’empreinte carbone d’une entreprise, d’un produit, d’un service ou d’une organisation est la quantité totale de gaz à effet de serre (GES) émise directement et indirectement par ses activités, exprimée en équivalent CO2 (éqCO2). Elle prend en compte tous les GES pertinents, tels que :

    • Le dioxyde de carbone (CO2), principal GES issu de la combustion d’énergies fossiles.
    • Le méthane (CH4), émis par l’agriculture, les déchets et l’exploitation des énergies fossiles.
    • Le protoxyde d’azote (N2O), provenant de l’agriculture et de certains processus industriels.
    • Les gaz fluorés (HFC, PFC, SF6), utilisés dans la réfrigération, la climatisation et certains équipements industriels. L’empreinte carbone ne se limite pas aux émissions directes produites par l’entreprise elle-même (combustion d’énergie dans ses locaux, émissions de ses véhicules, etc.), mais prend également en compte les émissions indirectes générées par ses activités tout au long de sa chaîne de valeur (achats de matières premières, production de l’énergie consommée, transport, utilisation et fin de vie des produits, etc.).

  • Scopes 1, 2 et 3 du Bilan GES : Répartition des Émissions Directes et Indirectes Pour structurer le calcul de l’empreinte carbone, on utilise généralement la notion de scopes (périmètres) du Bilan des Émissions de Gaz à Effet de Serre (BEGES), définis par le GHG Protocol (Greenhouse Gas Protocol), une référence internationale en matière de comptabilité carbone :

    • Scope 1 : Émissions directes. Émissions provenant de sources détenues ou contrôlées par l’organisation (combustion d’énergies fossiles dans les installations de l’entreprise, émissions des véhicules de l’entreprise, émissions fugitives de réfrigérants, etc.).
    • Scope 2 : Émissions indirectes liées à l’énergie. Émissions liées à la production de l’électricité, de la chaleur ou de la vapeur importée et consommée par l’organisation.
    • Scope 3 : Autres émissions indirectes. Toutes les autres émissions indirectes liées aux activités de l’organisation, provenant de sa chaîne de valeur amont et aval (achats de biens et services, transport des marchandises, déplacements des employés, utilisation et fin de vie des produits, etc.). Le Scope 3 représente souvent la part la plus importante de l’empreinte carbone des entreprises, en particulier dans les secteurs de services ou de la distribution. Un bilan GES complet doit donc prendre en compte les trois scopes pour avoir une vision exhaustive de l’empreinte carbone de l’organisation.

  • Importance de la Mesure et du Reporting : Base pour Agir et Communiquer La mesure de l’empreinte carbone est une étape indispensable pour engager une démarche de réduction efficace. Elle permet de :

    • Établir un état des lieux précis des émissions de GES de l’entreprise.
    • Identifier les postes d’émissions les plus importants et les leviers d’action prioritaires.
    • Fixer des objectifs de réduction ambitieux et mesurables.
    • Suivre les progrès réalisés dans la réduction des émissions au fil du temps.
    • Communiquer de manière transparente sur les performances carbone de l’entreprise auprès des parties prenantes (clients, investisseurs, employés, etc.). Le reporting de l’empreinte carbone est également de plus en plus demandé par les réglementations, les investisseurs et les clients, et devient un élément de transparence et de crédibilité pour les entreprises engagées dans la lutte contre le changement climatique.

  En résumé : L’empreinte carbone est la mesure totale des émissions de GES d’une entité, incluant les scopes 1, 2 et 3. Sa mesure et son reporting sont cruciaux pour comprendre l’impact, fixer des objectifs, suivre les progrès et communiquer de manière transparente.

• B. Pourquoi Réduire Votre Empreinte Carbone ? : Enjeux et Bénéfices

  • Contribuer à l’Objectif Mondial de Limiter le Réchauffement Climatique : Responsabilité Planétaire La principale raison de réduire son empreinte carbone est de contribuer à l’objectif mondial de limiter le réchauffement climatique à +1,5°C par rapport à l’ère préindustrielle, conformément à l’Accord de Paris. Le changement climatique a déjà des conséquences graves et multiples (événements extrêmes, montée des eaux, perte de biodiversité, impacts sanitaires, etc.), et ses effets vont s’aggraver si nous ne réduisons pas drastiquement nos émissions de GES. Les entreprises, en tant qu’acteurs économiques majeurs, ont une responsabilité planétaire à jouer dans la lutte contre le changement climatique. Réduire leur empreinte carbone est une contribution essentielle à cet effort collectif et à la préservation de la planète pour les générations futures.

  • Répondre aux Attentes des Parties Prenantes : Consommateurs, Investisseurs, Employés, Régulateurs La réduction de l’empreinte carbone répond à des attentes croissantes de toutes les parties prenantes des entreprises :

    • Les consommateurs sont de plus en plus sensibles aux enjeux environnementaux et privilégient les produits et services des entreprises engagées dans la réduction de leurs émissions.
    • Les investisseurs intègrent de plus en plus les critères climatiques dans leurs décisions d’investissement et exigent des entreprises une performance carbone solide et une stratégie de transition bas-carbone crédible.
    • Les employés, en particulier les jeunes générations, sont de plus en plus attirés par les entreprises engagées dans la lutte contre le changement climatique et souhaitent travailler pour des organisations ayant un impact positif.
    • Les régulateurs renforcent les obligations de reporting carbone et mettent en place des incitations financières et des contraintes réglementaires pour encourager la réduction des émissions. Répondre à ces attentes des parties prenantes est devenu un enjeu de compétitivité, de réputation, d’attractivité et de pérennité pour les entreprises.

  • Identifier les Gains d’Efficacité et les Opportunités d’Innovation : Performance Économique et Durabilité La démarche de réduction de l’empreinte carbone peut également être un moteur d’efficacité économique et d’innovation pour les entreprises. En analysant leurs émissions de GES, les entreprises peuvent :

    • Identifier les sources de gaspillage énergétique et de ressources et mettre en place des mesures d’efficacité énergétique et de sobriété.
    • Réduire leurs coûts opérationnels (factures d’énergie, consommation de matières premières, gestion des déchets, etc.).
    • Identifier des opportunités d’innovation pour développer des produits et services bas-carbone, des procédés de production plus propres et plus efficaces, de nouveaux modèles économiques durables.
    • Accéder à de nouveaux marchés et conquérir de nouveaux segments de clientèle sensibles aux enjeux environnementaux. La réduction de l’empreinte carbone peut donc être à la fois une démarche environnementale et une démarche économique performante, créatrice de valeur pour l’entreprise et pour la société.

  En résumé : Réduire son empreinte carbone est essentiel pour contribuer à la lutte contre le changement climatique, répondre aux attentes des parties prenantes, et identifier des gains d’efficacité et des opportunités d’innovation, conjuguant performance économique et durabilité.

• C. Les Étapes Clés d’une Démarche de Réduction : Mesurer, Réduire, Compenser

  • Mesurer Votre Empreinte Carbone (Bilan GES) : Diagnostic et Point de Départ La première étape incontournable de toute démarche de réduction de l’empreinte carbone est de mesurer cette empreinte carbone au travers d’un Bilan des Émissions de Gaz à Effet de Serre (BEGES). Ce bilan doit :

    • Définir le périmètre de l’étude (organisation, site, produit, service, événement, etc.).
    • Collecter les données d’activité pertinentes pour calculer les émissions (consommations d’énergie, achats de matières premières, données de transport, etc.).
    • Utiliser des facteurs d’émission standardisés pour convertir les données d’activité en émissions de GES (facteurs d’émission du GIEC, de l’ADEME, etc.).
    • Calculer les émissions pour les Scopes 1, 2 et 3, en distinguant les principaux postes d’émissions.
    • Analyser les résultats pour identifier les points chauds et les leviers d’action prioritaires. Le bilan GES constitue un diagnostic initial indispensable pour comprendre l’empreinte carbone de l’entreprise et définir une stratégie de réduction efficace.

  • Réduire Vos Émissions à la Source : Actions Prioritaires et Effets à Long Terme La deuxième étape, et la plus importante, est de mettre en œuvre des actions concrètes pour réduire les émissions à la source, c’est-à-dire agir sur les activités et les processus qui génèrent le plus de GES. Les actions de réduction doivent être priorisées en fonction de leur potentiel de réduction des émissions, de leur faisabilité technique et économique, et de leur impact à long terme. Les principaux leviers d’action pour réduire les émissions de GES des entreprises sont détaillés dans la partie suivante de ce chapitre. Il est important de noter que la réduction des émissions à la source est la stratégie la plus efficace et la plus durable pour lutter contre le changement climatique, car elle agit sur les causes profondes du problème.

  • Compenser Vos Émissions Résiduelles : Solution Complémentaire et Responsable La troisième étape, complémentaire à la réduction des émissions à la source, est de compenser les émissions résiduelles, c’est-à-dire les émissions qui ne peuvent pas être évitées ou réduites avec les technologies et les pratiques actuelles. La compensation carbone consiste à financer des projets environnementaux qui permettent d’absorber ou d’éviter une quantité équivalente de CO2 dans l’atmosphère, par exemple :

    • Projets de reforestation et de restauration forestière.
    • Projets d’énergies renouvelables (solaire, éolien, hydraulique, biomasse).
    • Projets d’efficacité énergétique dans les pays en développement.
    • Projets de captage et de stockage du carbone. Il est crucial de choisir des projets de compensation de haute qualité, certifiés par des labels reconnus (Gold Standard, Verified Carbon Standard, etc.), et d’éviter le « greenwashing » en présentant la compensation comme une solution miracle qui dispense de réduire les émissions à la source. La compensation carbone doit être considérée comme une solution complémentaire et responsable, permettant de neutraliser les émissions résiduelles en attendant que des solutions de réduction plus radicales soient mises en œuvre à grande échelle.

  En résumé : Une démarche efficace de réduction de l’empreinte carbone se déroule en trois étapes clés : mesurer son empreinte carbone (bilan GES), réduire ses émissions à la source (actions prioritaires), et compenser ses émissions résiduelles (solution complémentaire et responsable).

II. Stratégies et Actions pour Réduire Votre Empreinte Carbone : Les Leviers d’Action

Ce chapitre explore en détail les stratégies et actions concrètes que les entreprises peuvent mettre en œuvre pour réduire leur empreinte carbone dans différents domaines clés de leur activité.

• A. Efficacité Énergétique et Énergies Renouvelables : Décarboner l’Énergie

  • Améliorer l’Efficacité Énergétique de Vos Bâtiments et Processus : Réduire les Consommations L’efficacité énergétique est le premier levier d’action pour réduire l’empreinte carbone, car elle permet de diminuer la consommation d’énergie et donc les émissions de GES associées à la production et à la consommation d’énergie. Les entreprises peuvent améliorer leur efficacité énergétique en agissant sur :

    • L’isolation thermique des bâtiments : réduire les déperditions de chaleur en hiver et les surchauffes en été (isolation des murs, des toitures, des planchers, remplacement des fenêtres, etc.).
    • L’éclairage : remplacer les éclairages classiques par des LED basse consommation, optimiser l’éclairage naturel, installer des détecteurs de présence ou des variateurs de lumière.
    • Le chauffage et la climatisation : optimiser le réglage des thermostats, améliorer la performance des systèmes de chauffage et de climatisation, privilégier les systèmes performants (pompes à chaleur, chaudières à condensation, etc.), recourir à la ventilation naturelle.
    • Les équipements et les machines : remplacer les équipements et les machines énergivores par des modèles plus performants, optimiser leur utilisation et leur entretien, mettre en place des systèmes de gestion de l’énergie.
    • Les processus industriels : optimiser les procédés de fabrication, récupérer la chaleur fatale, améliorer la performance des moteurs et des systèmes de refroidissement, etc. L’amélioration de l’efficacité énergétique est souvent rentable à court ou moyen terme, car les économies d’énergie réalisées compensent rapidement les investissements initiaux.

  • Recourir aux Énergies Renouvelables : Décarboner Votre Mix Énergétique Au-delà de l’efficacité énergétique, il est essentiel de décarboner le mix énergétique des entreprises en remplaçant les énergies fossiles (charbon, pétrole, gaz naturel), fortement émettrices de GES, par des énergies renouvelables (solaire, éolien, hydraulique, biomasse, géothermie), dont l’empreinte carbone est très faible, voire nulle. Les entreprises peuvent recourir aux énergies renouvelables en :

    • Installant des panneaux solaires photovoltaïques sur les toitures, les parkings ou les terrains de l’entreprise pour produire de l’électricité verte.
    • Installant des éoliennes sur site, si les conditions le permettent, pour produire de l’électricité.
    • Utilisant des systèmes de chauffage au bois (chaudières biomasse, réseaux de chaleur alimentés par la biomasse).
    • Recourant à la géothermie pour le chauffage et la climatisation, si les ressources géothermales sont disponibles.
    • Achetant de l’électricité verte auprès de fournisseurs d’énergie renouvelable, en privilégiant les offres certifiées « garanties d’origine ». Le recours aux énergies renouvelables est un investissement stratégique pour l’avenir, qui permet de sécuriser l’approvisionnement énergétique, de réduire la dépendance aux énergies fossiles et de contribuer à la transition énergétique.

  • Optimiser Votre Consommation d’Énergie : Gestion, Suivi et Pilotage L’efficacité énergétique et le recours aux énergies renouvelables doivent être complétés par une gestion optimisée de la consommation d’énergie. Cela implique de :

    • Mettre en place un système de suivi et de pilotage des consommations énergétiques, par exemple avec des compteurs intelligents et des logiciels de gestion de l’énergie.
    • Analyser les données de consommation pour identifier les postes énergivores, les anomalies et les pistes d’amélioration.
    • Sensibiliser et former les employés aux bonnes pratiques en matière d’économie d’énergie.
    • Mettre en place des incitations pour encourager les comportements économes en énergie.
    • Réaliser des audits énergétiques réguliers pour identifier de nouvelles pistes d’amélioration et suivre les progrès réalisés. L’optimisation de la consommation d’énergie permet de pérenniser les efforts d’efficacité énergétique et de maximiser les bénéfices des investissements dans les énergies renouvelables.

  En résumé : L’efficacité énergétique et le recours aux énergies renouvelables sont des leviers essentiels pour décarboner l’énergie consommée par les entreprises. Cela passe par l’amélioration de l’efficacité énergétique des bâtiments et processus, le recours aux énergies renouvelables, et l’optimisation de la consommation d’énergie grâce à la gestion, au suivi et au pilotage.

• B. Mobilité Durable et Logistique Verte : Réduire les Émissions des Transports

  • Optimiser les Déplacements Professionnels : Visio-conférence, Télétravail, Transport Collectif Les déplacements professionnels des employés représentent souvent un poste d’émissions important pour les entreprises, en particulier dans les secteurs de services. Les entreprises peuvent réduire l’empreinte carbone de leurs déplacements professionnels en :

    • Privilégiant la visio-conférence et les outils de communication à distance pour limiter les déplacements physiques pour les réunions.
    • Encourageant le télétravail pour réduire les trajets domicile-travail.
    • Favorisant l’utilisation des transports collectifs (train, bus, tramway, métro) pour les déplacements professionnels et domicile-travail, par exemple en prenant en charge une partie des abonnements, en proposant des navettes d’entreprise, en aménageant des parkings à vélos, etc.
    • Sensibilisant les employés aux modes de transport durables et aux alternatives à la voiture individuelle. L’optimisation des déplacements professionnels permet de réduire significativement les émissions de GES liées au transport et d’améliorer la qualité de vie des employés en limitant le stress et les temps de transport.

  • Verdir le Parc de Véhicules d’Entreprise : Véhicules Électriques, Hybrides, Alternatives Pour les déplacements qui nécessitent l’utilisation de véhicules, les entreprises peuvent verdir leur parc de véhicules d’entreprise en remplaçant progressivement les véhicules thermiques (essence, diesel) par des véhicules moins polluants, tels que :

    • Les véhicules électriques (VE), qui n’émettent pas de GES à l’usage (si l’électricité est bas-carbone) et qui contribuent à améliorer la qualité de l’air en ville.
    • Les véhicules hybrides (HEV et PHEV), qui combinent un moteur thermique et un moteur électrique et qui permettent de réduire la consommation de carburant et les émissions de GES.
    • Les véhicules fonctionnant aux biocarburants, au gaz naturel (GNV), au GPL, ou à d’autres carburants alternatifs moins émissifs que l’essence et le diesel.
    • Les vélos et vélos à assistance électrique (VAE) pour les déplacements de courte distance et les trajets urbains. Le verdissement du parc de véhicules est un investissement à long terme qui permet de réduire les émissions de GES liées à la flotte automobile de l’entreprise et de renforcer son image de marque en matière de développement durable.

  • Logistique Verte et Optimisation du Transport de Marchandises : Flux, Distances, Modes de Transport Pour les entreprises qui transportent des marchandises, la logistique verte et l’optimisation du transport de marchandises sont des leviers importants pour réduire leur empreinte carbone. Cela implique de :

    • Optimiser les flux logistiques pour réduire les distances parcourues, les trajets à vide et les ruptures de charge.
    • Mutualiser les transports avec d’autres entreprises pour optimiser le taux de remplissage des véhicules et réduire le nombre de trajets.
    • Choisir des modes de transport plus écologiques : transport ferroviaire, fluvial, maritime plutôt que routier, transport combiné rail-route ou fluvial-route.
    • Utiliser des véhicules de transport de marchandises propres ou peu polluants : camions électriques, hybrides, au GNV, biocarburants, etc.
    • Développer la logistique urbaine durable pour les livraisons en centre-ville : plateformes logistiques urbaines, vélos cargo, véhicules électriques de livraison, etc. La logistique verte et l’optimisation du transport de marchandises permettent de réduire significativement les émissions de GES liées à la distribution des produits et d’améliorer l’efficacité économique de la logistique.

  En résumé : La mobilité durable et la logistique verte sont essentielles pour réduire les émissions des transports. Cela comprend l’optimisation des déplacements professionnels, le verdissement du parc de véhicules d’entreprise, et la logistique verte et l’optimisation du transport de marchandises.

• C. Éco-Conception et Économie Circulaire : Repenser les Produits et les Processus

  • Éco-Concevoir Vos Produits et Services : Cycle de Vie, Matériaux, Durabilité L’éco-conception est une démarche qui consiste à intégrer les critères environnementaux dès la conception des produits et des services, afin de minimiser leur impact environnemental tout au long de leur cycle de vie (de l’extraction des matières premières à la fin de vie, en passant par la production, la distribution et l’utilisation). L’éco-conception peut porter sur :

    • Le choix des matériaux : privilégier les matériaux recyclés, recyclables, biosourcés, renouvelables, non toxiques et durables, ayant une faible empreinte carbone.
    • L’optimisation de la conception pour réduire la quantité de matériaux utilisés, alléger les produits, réduire les chutes et les déchets de production.
    • L’efficacité énergétique du produit pendant sa phase d’utilisation, en réduisant sa consommation d’énergie.
    • La durée de vie et la réparabilité du produit, en concevant des produits robustes, durables, réparables, modulaires et évolutifs pour prolonger leur durée d’usage et limiter l’obsolescence programmée.
    • La recyclabilité et la valorisation en fin de vie du produit, en concevant des produits facilement démontables, recyclables, biodégradables ou compostables, pour faciliter leur valorisation en fin de vie et éviter la mise en décharge. L’éco-conception est une démarche transversale qui implique tous les services de l’entreprise (R&D, design, production, marketing, achats, etc.) et qui permet de réduire significativement l’empreinte carbone des produits et services.

  • Adopter les Principes de l’Économie Circulaire : Réduire, Réutiliser, Réparer, Recycler L’économie circulaire est un modèle économique qui vise à rompre avec le modèle linéaire « extraire-fabriquer-consommer-jeter » et à boucler les cycles de vie des produits et des matières, en privilégiant :

    • La réduction à la source de la consommation de ressources et de la production de déchets.
    • Le réemploi et la réutilisation des produits et des composants.
    • La réparation et la remise à neuf des produits pour prolonger leur durée de vie.
    • Le recyclage des matières et des produits en fin de vie pour les réintroduire dans le cycle de production. Les entreprises peuvent adopter les principes de l’économie circulaire à tous les niveaux de leur activité, en :
    • Proposant des produits et services durables, réparables, modulaires et évolutifs.
    • Développant des services de location, d’abonnement, de partage et de réutilisation.
    • Mettant en place des systèmes de collecte et de recyclage des produits en fin de vie.
    • Utilisant des matières recyclées comme intrants dans leurs processus de production. ¹ L’économie circulaire permet de réduire la pression sur les ressources naturelles, de limiter la production de déchets et de diminuer l’empreinte carbone des activités économiques.  
      1. zei-world.com

      zei-world.com

  • Optimiser l’Utilisation des Ressources Naturelles : Sobriété, Efficacité, Substitutions Au-delà de l’éco-conception et de l’économie circulaire, les entreprises peuvent optimiser l’utilisation des ressources naturelles à tous les niveaux de leur activité, en privilégiant :

    • La sobriété dans l’utilisation des ressources : réduire les consommations d’eau, d’énergie, de matières premières, etc.
    • L’efficacité dans l’utilisation des ressources : optimiser les procédés de production pour limiter les pertes et les gaspillages, améliorer la performance des équipements, etc.
    • Les substitutions de ressources : remplacer les matières premières rares ou polluantes par des alternatives plus durables, utiliser des ressources renouvelables, etc. L’optimisation de l’utilisation des ressources naturelles est un levier transversal qui permet de réduire l’empreinte carbone et l’empreinte environnementale globale des entreprises, tout en améliorant leur efficacité économique.

  En résumé : L’éco-conception et l’économie circulaire sont des approches fondamentales pour repenser les produits et les processus et réduire l’empreinte carbone. Cela passe par l’éco-conception des produits et services, l’adoption des principes de l’économie circulaire (réduire, réutiliser, réparer, recycler), et l’optimisation de l’utilisation des ressources naturelles.

• D. Chaîne d’Approvisionnement Durable et Achats Responsables : Agir en Amont

  • Engager Vos Fournisseurs dans une Démarche de Réduction Carbone : Dialogue, Incitations, Exigences Une part importante de l’empreinte carbone des entreprises se situe souvent en amont de leur chaîne de valeur, au niveau de leurs fournisseurs (production des matières premières, fabrication des composants, etc.). Il est donc essentiel d’engager les fournisseurs dans une démarche de réduction carbone, en :

    • Dialoguant avec les fournisseurs pour comprendre leurs pratiques en matière de gestion des émissions de GES et identifier les leviers d’amélioration.
    • Incitant les fournisseurs à mettre en place des actions de réduction carbone, par exemple en leur proposant des contrats à long terme, en les récompensant pour leurs performances environnementales, en leur apportant un soutien technique ou financier.
    • Intégrant des critères de performance carbone dans les appels d’offres et les contrats d’achat, en privilégiant les fournisseurs qui s’engagent à réduire leurs émissions de GES.
    • Évaluant régulièrement les performances carbone des fournisseurs et en suivant les progrès réalisés. L’engagement des fournisseurs est crucial pour déployer la démarche de réduction carbone à l’échelle de la chaîne de valeur et obtenir des résultats significatifs sur l’empreinte carbone globale.

  • Privilégier les Achats Responsables et Bas-Carbone : Critères Environnementaux et Sociaux Au-delà de l’engagement des fournisseurs, les entreprises peuvent privilégier les achats responsables et bas-carbone en intégrant des critères environnementaux et sociaux dans leurs politiques d’achat et leurs processus de sélection des fournisseurs. Cela implique de :

    • Définir des critères d’achats responsables et bas-carbone pour les principales catégories d’achats (énergie, matières premières, transport, équipements, fournitures, services, etc.).
    • Intégrer ces critères dans les cahiers des charges et les appels d’offres.
    • Évaluer les offres des fournisseurs en prenant en compte ces critères, au-delà du simple critère du prix.
    • Privilégier les fournisseurs qui proposent des produits et services bas-carbone, issus de filières durables, certifiés par des labels environnementaux et sociaux. Les achats responsables et bas-carbone permettent d’orienter la demande vers des produits et services plus durables et de contribuer à la transition vers une économie bas-carbone.

  • Réduire l’Impact Carbone de Vos Achats : Produits Locaux, Circuits Courts, Alternatives Durables Pour réduire concrètement l’impact carbone de leurs achats, les entreprises peuvent privilégier :

    • Les produits locaux pour réduire les émissions liées au transport et favoriser l’économie locale.
    • Les circuits courts pour limiter les intermédiaires et réduire l’empreinte logistique.
    • Les alternatives durables aux produits conventionnels : produits recyclés, reconditionnés, biosourcés, éco-conçus, etc.
    • Le leasing et l’économie de la fonctionnalité plutôt que l’achat systématique de biens, pour optimiser l’utilisation des ressources et limiter la production de déchets. La réduction de l’impact carbone des achats est un levier d’action concret et accessible pour toutes les entreprises, quel que soit leur secteur d’activité et leur taille.

  En résumé : Une chaîne d’approvisionnement durable et des achats responsables sont cruciaux pour agir en amont de la chaîne de valeur et réduire l’empreinte carbone. Cela passe par l’engagement des fournisseurs dans une démarche de réduction carbone, la préférence donnée aux achats responsables et bas-carbone, et la réduction de l’impact carbone des achats en privilégiant les produits locaux, circuits courts et alternatives durables.

• E. Bâtiments Durables et Infrastructures Vertes : Réduire l’Impact du Cadre de Travail

  • Éco-Concevoir et Rénover Vos Bâtiments : Performance Énergétique, Matériaux Durables, Biodiversité Les bâtiments représentent un poste important de consommation d’énergie et d’émissions de GES, que ce soient les bureaux, les usines, les entrepôts ou les points de vente. Les entreprises peuvent réduire l’impact carbone de leurs bâtiments en :

    • Éco-concevant les nouveaux bâtiments en intégrant dès la conception les principes du bâtiment durable : performance énergétique (bâtiments passifs ou à énergie positive), utilisation de matériaux de construction durables et biosourcés, gestion de l’eau de pluie, intégration de la biodiversité, confort des occupants, etc.
    • Rénovant les bâtiments existants pour améliorer leur performance énergétique : isolation thermique, remplacement des systèmes de chauffage et de climatisation, installation de systèmes d’éclairage performants, intégration d’énergies renouvelables, végétalisation des toitures et des façades, etc.
    • Certifiant les bâtiments selon des labels de performance énergétique et environnementale reconnus (HQE, BREEAM, LEED, etc.). L’éco-conception et la rénovation énergétique des bâtiments sont des investissements importants, mais qui se rentabilisent à long terme grâce aux économies d’énergie et aux améliorations du confort et de la valeur patrimoniale des bâtiments.

  • Aménager des Espaces Verts et Favoriser la Biodiversité Urbaine : Îlots de Fraîcheur et Stockage Carbone Au-delà de la performance énergétique des bâtiments, les entreprises peuvent aménager des espaces verts autour de leurs bâtiments et favoriser la biodiversité urbaine, ce qui contribue à :

    • Créer des îlots de fraîcheur en ville pour lutter contre les vagues de chaleur et améliorer le confort thermique des bâtiments et des espaces extérieurs.
    • Améliorer la qualité de l’air en absorbant les polluants atmosphériques et en produisant de l’oxygène.
    • Favoriser le stockage de carbone par la végétation et les sols.
    • Préserver et développer la biodiversité urbaine en créant des habitats pour la faune et la flore locales.
    • Améliorer le cadre de travail et le bien-être des employés en créant des espaces extérieurs agréables et verdoyants. L’aménagement d’espaces verts et la végétalisation des bâtiments peuvent prendre différentes formes : plantations d’arbres, création de jardins, végétalisation des toitures et des façades, installation de murs végétaux, aménagement de zones humides, etc.

  • Développer des Infrastructures Vertes et Mobilité Douce : Accessibilité et Cadre de Vie Durable Les entreprises peuvent également développer des infrastructures vertes et favoriser la mobilité douce autour de leurs sites, en :

    • Aménageant des voies piétonnes et cyclables pour faciliter l’accès aux sites en modes doux et encourager les employés à utiliser le vélo ou la marche pour leurs trajets domicile-travail.
    • Installant des bornes de recharge pour véhicules électriques sur les parkings de l’entreprise pour inciter les employés à passer à l’électrique.
    • Aménageant des parkings à vélos sécurisés et couverts pour encourager l’usage du vélo.
    • Créant des espaces publics verts et des aménagements paysagers autour des sites pour améliorer le cadre de vie et favoriser la biodiversité.
    • Facilitant l’accès aux transports en commun en aménageant des arrêts de bus ou de tramway à proximité des sites et en informant les employés sur les offres de transport public. Le développement d’infrastructures vertes et de mobilité douce contribue à améliorer l’accessibilité des sites, à réduire l’empreinte carbone des déplacements et à créer un cadre de vie plus agréable et plus durable pour les employés et les riverains.

  En résumé : Les bâtiments durables et les infrastructures vertes sont essentiels pour réduire l’impact du cadre de travail sur le climat. Cela comprend l’éco-conception et la rénovation des bâtiments, l’aménagement d’espaces verts et la favorisation de la biodiversité urbaine, et le développement d’infrastructures vertes et de mobilité douce.

• F. Gestion des Déchets et Économie Circulaire : Transformer les Déchets en Ressources

  • Réduire la Production de Déchets à la Source : Prévention, Optimisation, Dématérialisation La gestion des déchets est un enjeu important de la lutte contre le changement climatique, car la production et le traitement des déchets génèrent des émissions de GES (incinération, mise en décharge, transport, etc.). La priorité en matière de gestion des déchets est de réduire leur production à la source, en mettant en œuvre des actions de :

    • Prévention : éviter de produire des déchets en modifiant les modes de consommation et de production, en privilégiant l’éco-conception, en réduisant les emballages, etc.
    • Optimisation : optimiser les processus de production pour réduire les chutes et les déchets, améliorer l’efficacité des équipements, etc.
    • Dématérialisation : privilégier les services et les solutions numériques plutôt que les supports physiques, réduire l’utilisation de papier, etc. La réduction de la production de déchets à la source est la stratégie la plus efficace pour limiter l’impact environnemental des déchets et pour préserver les ressources naturelles.

  • Trier et Recycler Vos Déchets : Valorisation Matière et Économie Circulaire Pour les déchets qui ne peuvent pas être évités, la deuxième priorité est de trier et de recycler les déchets pour valoriser la matière et les réintroduire dans le cycle économique. Les entreprises doivent :

    • Mettre en place des systèmes de tri sélectif efficaces pour les différents types de déchets (papier, carton, plastique, verre, métal, biodéchets, déchets dangereux, etc.).
    • Sensibiliser et former les employés au tri des déchets et aux consignes de tri.
    • Optimiser la collecte et le transport des déchets triés vers les filières de recyclage.
    • Privilégier les filières de recyclage locales et performantes. Le tri et le recyclage des déchets permettent de réduire la quantité de déchets mis en décharge ou incinérés, de préserver les ressources naturelles en utilisant des matières recyclées, et de créer des emplois dans les filières de recyclage.

  • Valoriser Vos Déchets Organiques : Compostage, Méthanisation, Boucles Locales Les déchets organiques (déchets alimentaires, déchets verts, etc.) représentent une part importante des déchets produits par certaines entreprises (restauration, agroalimentaire, collectivités, etc.). Il est important de valoriser ces déchets organiques plutôt que de les mettre en décharge ou de les incinérer, en privilégiant :

    • Le compostage : transformer les déchets organiques en compost, un amendement organique de qualité pour les sols.
    • La méthanisation : transformer les déchets organiques en biogaz (énergie renouvelable) et en digestat (fertilisant organique).
    • Les boucles locales de valorisation des déchets organiques : collecte et traitement des déchets organiques à l’échelle locale (quartier, commune, territoire), en partenariat avec des acteurs locaux (agriculteurs, collectivités, associations, etc.). La valorisation des déchets organiques permet de réduire les émissions de GES liées à la gestion des déchets, de produire de l’énergie renouvelable (biogaz) et de créer des fertilisants organiques (compost, digestat) pour l’agriculture ou les espaces verts.

  En résumé : La gestion des déchets et l’économie circulaire sont essentielles pour transformer les déchets en ressources et réduire l’empreinte carbone. Cela comprend la réduction de la production de déchets à la source, le tri et le recyclage des déchets, et la valorisation des déchets organiques (compostage, méthanisation).

III. Contribuer Activement à la Lutte Contre le Changement Climatique : Au-delà de la Réduction

Ce chapitre explore comment les entreprises peuvent aller au-delà de la simple réduction de leur empreinte carbone et contribuer activement à la lutte contre le changement climatique à une échelle plus large.

• A. Compensation Carbone et Neutralité Climatique : Aller Vers le Zéro Émission Nette

  • Compenser Vos Émissions Résiduelles : Projets de Compensation de Haute Qualité et Certifiés La compensation carbone, évoquée précédemment, est un outil important pour atteindre la neutralité climatique, c’est-à-dire zéro émission nette de GES. Les entreprises peuvent compenser leurs émissions résiduelles (celles qui n’ont pas pu être évitées ou réduites) en finançant des projets de compensation carbone de haute qualité, qui :

    • Réduisent ou absorbent des émissions de GES dans d’autres secteurs ou d’autres régions du monde.
    • Sont additionnels : les réductions d’émissions ou les absorptions de carbone ne se seraient pas produites sans le financement du projet.
    • Sont vérifiables et mesurables : les réductions d’émissions ou les absorptions de carbone sont quantifiées et vérifiées par des organismes indépendants.
    • Sont permanents : les réductions d’émissions ou les absorptions de carbone sont pérennes et ne risquent pas d’être annulées dans le futur.
    • Bénéficient aux communautés locales et à la biodiversité : les projets de compensation carbone doivent avoir des co-bénéfices sociaux et environnementaux au-delà de la simple réduction des émissions. Il est crucial de choisir des projets de compensation certifiés par des labels reconnus (Gold Standard, Verified Carbon Standard, Plan Vivo, etc.) pour garantir leur qualité et leur crédibilité, et d’éviter le « greenwashing » en présentant la compensation comme une solution unique qui dispense de réduire les émissions à la source.

  • Viser la Neutralité Carbone : Ambition Ultime et Engagement de Long Terme La neutralité carbone est l’objectif ultime pour les entreprises engagées dans la lutte contre le changement climatique. Elle consiste à réduire au maximum les émissions de GES de l’entreprise à la source et à compenser les émissions résiduelles pour atteindre un bilan net d’émissions de GES nul. Atteindre la neutralité carbone est un engagement de long terme qui nécessite une stratégie ambitieuse, des investissements importants et une transformation profonde du modèle économique de l’entreprise. Cependant, la neutralité carbone est de plus en plus perçue comme une nécessité pour les entreprises qui veulent assurer leur pérennité dans un monde en transition vers une économie bas-carbone et répondre aux attentes croissantes des parties prenantes en matière de climat.

  • Calculer et Communiquer Votre Bilan Carbone Neutre : Transparence et Crédibilité Pour démontrer leur engagement envers la neutralité carbone, les entreprises doivent calculer et communiquer de manière transparente leur bilan carbone neutre. Cela implique de :

    • Calculer leur empreinte carbone annuelle (Scopes 1, 2 et 3) selon des méthodologies reconnues (Bilan GES, GHG Protocol).
    • Mettre en œuvre des actions de réduction des émissions ambitieuses et vérifiables.
    • Compenser leurs émissions résiduelles avec des projets de compensation carbone de haute qualité et certifiés.
    • Communiquer de manière transparente sur leur démarche de neutralité carbone, en publiant leur bilan carbone, en expliquant leur stratégie de réduction et de compensation, en présentant les projets de compensation financés, et en faisant vérifier leurs affirmations par un organisme tiers indépendant. Une communication transparente et crédible sur la neutralité carbone est essentielle pour éviter le « greenwashing » et construire la confiance des parties prenantes.

  En résumé : La compensation carbone est un outil pour atteindre la neutralité climatique, qui est l’objectif ultime pour les entreprises. Viser la neutralité carbone demande un engagement à long terme, et nécessite de calculer et communiquer son bilan carbone neutre de manière transparente et crédible.

• B. Plaidoyer et Engagement Politique : Soutenir les Politiques Climatiques Ambitieuses

  • Soutenir les Politiques Publiques Favorables au Climat : Lobbying Responsable et Constructif Au-delà de leurs actions internes, les entreprises peuvent jouer un rôle majeur dans la lutte contre le changement climatique en soutenant les politiques publiques favorables au climat. Cela implique de :

    • Engager un dialogue constructif avec les pouvoirs publics pour faire valoir les enjeux climatiques, les solutions existantes et les besoins des entreprises en matière de politiques publiques.
    • Soutenir publiquement les politiques climatiques ambitieuses : objectifs de réduction des émissions, réglementations contraignantes, incitations financières, investissements dans les infrastructures vertes, etc.
    • Participer aux consultations publiques sur les projets de lois et de réglementations environnementales et climatiques.
    • Adhérer à des coalitions d’entreprises qui font du plaidoyer en faveur du climat auprès des décideurs politiques. Le plaidoyer responsable et constructif auprès des pouvoirs publics est un levier d’action puissant pour accélérer la transition vers une économie bas-carbone et pour créer un cadre réglementaire favorable à l’action climatique des entreprises.

  • Communiquer et Sensibiliser sur les Enjeux Climatiques : Mobiliser l’Opinion Publique Les entreprises peuvent également contribuer à la lutte contre le changement climatique en communiquant et en sensibilisant le grand public sur les enjeux climatiques. Elles peuvent utiliser leur puissance de communication et leur notoriété pour :

    • Informer et sensibiliser les consommateurs, les employés, les citoyens sur les causes et les conséquences du changement climatique, sur les solutions existantes et sur l’importance de l’action climatique.
    • Promouvoir des comportements durables auprès de leurs clients et de leurs employés (éco-gestes, mobilité douce, consommation responsable, etc.).
    • Soutenir des campagnes de sensibilisation portées par des organisations environnementales ou des institutions publiques.
    • Utiliser leurs canaux de communication (publicités, réseaux sociaux, sites internet, événements, etc.) pour diffuser des messages positifs et engageants sur le climat. La communication et la sensibilisation sur les enjeux climatiques permettent de mobiliser l’opinion publique, de créer une pression sociale en faveur de l’action climatique et de favoriser l’adoption de comportements plus durables.

  • S’Engager dans des Initiatives Collectives et des Partenariats : Action Collaborative et Synergies La lutte contre le changement climatique est un défi collectif qui nécessite une action coordonnée et des partenariats entre tous les acteurs de la société. Les entreprises peuvent s’engager dans des initiatives collectives et des partenariats avec :

    • D’autres entreprises : initiatives sectorielles, collaborations inter-entreprises, mutualisation de bonnes pratiques, etc.
    • Des organisations environnementales et des ONG : partenariats pour la mise en œuvre de projets environnementaux, soutien financier, partage d’expertise, etc.
    • Des institutions publiques et des collectivités territoriales : participation à des projets locaux de transition énergétique, soutien aux politiques publiques locales, etc.
    • Des acteurs de la recherche et de l’innovation : partenariats pour le développement de technologies vertes, soutien à la recherche sur le climat, etc. L’engagement dans des initiatives collectives et des partenariats permet de mutualiser les efforts, de créer des synergies, de partager les coûts et les risques, et d’amplifier l’impact des actions individuelles des entreprises en faveur du climat.

  En résumé : Au-delà de la réduction de leur propre empreinte, les entreprises peuvent contribuer activement à la lutte contre le changement climatique par le plaidoyer et l’engagement politique, en soutenant des politiques publiques ambitieuses, en communiquant et en sensibilisant sur les enjeux climatiques, et en s’engageant dans des initiatives collectives et des partenariats.

IV. Mettre en Œuvre une Démarche de Réduction Carbone : Organisation et Suivi

Ce chapitre propose des recommandations pratiques pour mettre en œuvre une démarche de réduction de l’empreinte carbone efficace et pérenne au sein de l’organisation.

• A. Établir un Diagnostic et Mesurer Votre Empreinte Carbone : Point de Départ et Suivi

  • Réaliser un Bilan des Émissions de Gaz à Effet de Serre (BEGES) : Méthodologie, Périmètre, Données La première étape de toute démarche de réduction carbone est de réaliser un Bilan des Émissions de Gaz à Effet de Serre (BEGES), comme évoqué précédemment. Il est important de :

    • Choisir une méthodologie de calcul reconnue : Bilan Carbone®, GHG Protocol, ISO 14064, etc.
    • Définir clairement le périmètre du bilan : organisation entière, site(s) spécifique(s), produit(s) ou service(s), projet(s), événement(s), etc.
    • Collecter des données fiables et précises pour l’ensemble des scopes (1, 2 et 3), en privilégiant les données primaires (mesures directes, factures, données de comptabilité, etc.) et en utilisant des facteurs d’émission à jour et pertinents.
    • Faire vérifier le bilan GES par un organisme tiers indépendant pour garantir sa qualité et sa crédibilité. Un bilan GES de qualité constitue un diagnostic solide de l’empreinte carbone de l’entreprise et un point de départ indispensable pour définir une stratégie de réduction efficace. Il doit être mis à jour régulièrement (au moins annuellement) pour suivre les évolutions des émissions et les progrès réalisés.

  • Identifier Vos Principaux Postes d’Émissions : Points Chauds et Leviers d’Action Prioritaires L’analyse des résultats du bilan GES permet d’identifier les principaux postes d’émissions de l’entreprise, c’est-à-dire les activités, les produits, les services ou les étapes de la chaîne de valeur qui génèrent le plus de GES. Ces points chauds peuvent varier considérablement selon les secteurs d’activité et les modèles économiques. L’identification des points chauds permet de prioriser les actions de réduction et de concentrer les efforts et les ressources là où l’impact sur l’empreinte carbone sera le plus significatif. Il est également important d’identifier les leviers d’action disponibles pour réduire les émissions de chaque poste d’émissions (efficacité énergétique, énergies renouvelables, mobilité durable, éco-conception, etc.).

  • Fixer une Base de Référence et des Objectifs de Réduction : Ambitieux, Mesurables et Temporellement Définis Une fois l’empreinte carbone mesurée et les points chauds identifiés, il est essentiel de fixer une base de référence (année de référence pour le bilan GES) et des objectifs de réduction des émissions ambitieux, mesurables et temporellement définis. Les objectifs de réduction doivent :

    • Être ambitieux : alignés sur les objectifs de l’Accord de Paris et sur les trajectoires de décarbonation sectorielles.
    • Être mesurables : quantifiables et vérifiables, exprimés en pourcentage de réduction des émissions par rapport à la base de référence.
    • Être temporellement définis : assortis d’échéances et de jalons précis (objectifs intermédiaires à court et moyen terme, objectif final à long terme).
    • Être réalistes et atteignables : compte tenu des contraintes et des opportunités spécifiques de l’entreprise. La fixation d’objectifs de réduction clairs et ambitieux est un signal fort de l’engagement de l’entreprise en faveur du climat et un cadre de référence pour piloter la démarche de réduction carbone.

  En résumé : La mise en œuvre d’une démarche de réduction carbone commence par établir un diagnostic précis et mesurer son empreinte carbone via un BEGES, identifier les principaux postes d’émissions, et fixer une base de référence et des objectifs de réduction ambitieux, mesurables et temporellement définis.

• B. Déployer un Plan d’Actions et Suivre les Progrès : Mise en Œuvre et Amélioration Continue

  • Élaborer un Plan d’Actions Détaillé : Actions, Responsabilités, Calendrier, Ressources, Indicateurs Une fois les objectifs de réduction fixés, il est nécessaire d’élaborer un plan d’actions détaillé pour atteindre ces objectifs. Le plan d’actions doit préciser :

    • Les actions concrètes à mettre en œuvre pour réduire les émissions de chaque poste d’émissions prioritaire (efficacité énergétique, énergies renouvelables, mobilité durable, éco-conception, etc.).
    • Les responsabilités de chaque acteur (interne et externe) dans la mise en œuvre des actions.
    • Le calendrier de mise en œuvre des actions, avec des échéances et des jalons précis.
    • Les ressources nécessaires (financières, humaines, techniques, logistiques) pour mener à bien les actions.
    • Les indicateurs de suivi (KPIs) pour mesurer les progrès réalisés et évaluer l’efficacité des actions. Le plan d’actions doit être réaliste, opérationnel et adapté aux spécificités de l’entreprise et de son contexte. Il doit être revu et mis à jour régulièrement en fonction des résultats obtenus et des évolutions du contexte.

  • Mettre en Place un Système de Suivi et de Reporting : Indicateurs, Tableaux de Bord, Rapports Pour piloter la mise en œuvre du plan d’actions et mesurer les progrès réalisés, il est indispensable de mettre en place un système de suivi et de reporting de la performance carbone. Ce système doit :

    • Définir des indicateurs de suivi pertinents (consommation d’énergie par secteur, part des énergies renouvelables, kilomètres parcourus en modes doux, taux de recyclage des déchets, etc.), alignés sur les objectifs de réduction et sur les actions du plan d’actions.
    • Mettre en place des tableaux de bord pour visualiser et analyser les données, suivre l’évolution des indicateurs, identifier les écarts par rapport aux objectifs et les points de blocage.
    • Établir des rapports réguliers (trimestriels, annuels) sur la performance carbone de l’entreprise, les progrès réalisés, les difficultés rencontrées, les actions correctives mises en œuvre, etc.
    • Communiquer de manière transparente sur les résultats du suivi et du reporting auprès des parties prenantes (direction, employés, investisseurs, clients, etc.). Un système de suivi et de reporting efficace permet de piloter activement la démarche de réduction carbone, de rendre compte des progrès réalisés et de mobiliser l’ensemble de l’organisation autour des enjeux climatiques.

  • Engager une Démarche d’Amélioration Continue : Identifier les Nouveaux Leviers et Ajuster les Actions La réduction de l’empreinte carbone est une démarche de long terme qui nécessite un engagement continu et une volonté d’amélioration permanente. Les entreprises doivent s’engager dans une démarche d’amélioration continue en :

    • Réalisant des revues périodiques du plan d’actions et des résultats obtenus pour identifier les succès, les difficultés et les axes d’amélioration.
    • Identifiant de nouveaux leviers d’action pour réduire davantage les émissions, en s’appuyant sur les retours d’expérience, les innovations technologiques, les meilleures pratiques du secteur, etc.
    • Ajustant et actualisant le plan d’actions en fonction des résultats, des évolutions du contexte et des nouvelles opportunités.
    • Fixant de nouveaux objectifs de réduction plus ambitieux au fur et à mesure des progrès réalisés. L’amélioration continue est essentielle pour maintenir la dynamique de la démarche de réduction carbone, atteindre les objectifs ambitieux et positionner l’entreprise comme un leader en matière de performance climatique.

  En résumé : Le déploiement d’un plan d’actions efficace nécessite son élaboration détaillée (actions, responsabilités, calendrier, ressources, indicateurs), la mise en place d’un système de suivi et de reporting (indicateurs, tableaux de bord, rapports), et l’engagement dans une démarche d’amélioration continue (revues périodiques, identification de nouveaux leviers, ajustements, nouveaux objectifs).

• C. Mobiliser et Impliquer l’Ensemble des Parties Prenantes : Une Démarche Collaborative

  • Impliquer la Direction et les Managers : Engagement, Pilotage, Exemplarité Le succès d’une démarche de réduction de l’empreinte carbone repose en grande partie sur l’engagement et l’implication de la direction et des managers de l’entreprise. La direction doit :

    • Afficher clairement son engagement en faveur de la réduction de l’empreinte carbone et de la lutte contre le changement climatique.
    • Porter la stratégie et le plan d’actions de réduction carbone et les intégrer dans la stratégie globale de l’entreprise.
    • Allouer les ressources nécessaires (financières, humaines, techniques) pour mener à bien la démarche.
    • Piloter et suivre les progrès de la démarche, en intégrant la performance carbone dans les indicateurs de pilotage de l’entreprise.
    • Être exemplaire dans ses propres comportements et ses choix en matière de développement durable. L’engagement et l’exemplarité de la direction sont essentiels pour donner une impulsion forte à la démarche de réduction carbone et pour mobiliser l’ensemble de l’organisation.

  • Sensibiliser et Impliquer les Employés : Formation, Participation, Incitations L’implication des employés est également cruciale pour la réussite d’une démarche de réduction carbone. Les employés sont les acteurs clés de la mise en œuvre des actions de réduction au quotidien. Il est important de :

    • Sensibiliser et former les employés aux enjeux du changement climatique et à l’importance de l’action de l’entreprise.
    • Impliquer les employés dans l’élaboration et la mise en œuvre du plan d’actions, en les consultant, en les associant à des groupes de travail, en recueillant leurs idées et leurs suggestions.
    • Mettre en place des incitations pour encourager les comportements durables des employés (primes, challenges, reconnaissances, etc.).
    • Faciliter l’engagement des employés dans des actions concrètes de réduction carbone au quotidien (éco-gestes, mobilité douce, tri des déchets, etc.). L’implication des employés permet de mobiliser l’intelligence collective, de diffuser une culture de la durabilité au sein de l’entreprise et de garantir l’efficacité et la pérennité de la démarche de réduction carbone.

  • Communiquer et Collaborer avec les Parties Prenantes Externes : Transparence, Dialogue, Partenariats Enfin, il est important de communiquer et de collaborer avec les parties prenantes externes de l’entreprise (clients, fournisseurs, investisseurs, collectivités territoriales, associations, etc.). Cela implique de :

    • Communiquer de manière transparente sur la démarche de réduction carbone de l’entreprise, ses objectifs, ses actions, ses résultats et ses engagements.
    • Dialoguer avec les parties prenantes pour recueillir leurs attentes, leurs suggestions et leurs critiques, et pour construire une relation de confiance.
    • Collaborer avec les partenaires externes (fournisseurs, distributeurs, transporteurs, etc.) pour étendre la démarche de réduction carbone à l’ensemble de la chaîne de valeur.
    • S’engager dans des partenariats avec des acteurs externes (associations, collectivités, institutions de recherche, etc.) pour amplifier l’impact de la démarche de réduction carbone et contribuer à la transition écologique à une échelle plus large. La communication et la collaboration avec les parties prenantes externes permettent de renforcer la crédibilité de la démarche de réduction carbone, de mobiliser un écosystème autour de l’action climatique de l’entreprise et de maximiser son impact positif sur la société et l’environnement.

  En résumé : La mobilisation et l’implication de l’ensemble des parties prenantes sont indispensables pour une démarche de réduction carbone réussie. Cela inclut l’engagement de la direction et des managers, la sensibilisation et l’implication des employés, et la communication et la collaboration avec les parties prenantes externes.

Conclusion du Chapitre 14 : Réduire Votre Impact Carbone, un Enjeu Stratégique et une Responsabilité Partagée

Le Chapitre 14 conclut en réaffirmant que la réduction de l’empreinte carbone n’est pas seulement une obligation environnementale pour les entreprises, mais aussi un enjeu stratégique majeur et une responsabilité partagée. Face à l’urgence climatique, les entreprises qui sauront mesurer, réduire et compenser leurs émissions de GES, intégrer la lutte contre le changement climatique au cœur de leur stratégie et mobiliser l’ensemble de leurs parties prenantes seront les entreprises les plus performantes, les plus résilientes et les plus durables du 21ème siècle. Ce chapitre encourage ainsi les entreprises à agir sans attendre, à investir dans la transition bas-carbone et à devenir des acteurs clés de la construction d’un avenir plus durable pour tous.