Chapitre 17 : ODD 14 – Vie Aquatique

Chapitre 17 : ODD 14 – Vie Aquatique

Bienvenue au chapitre dédié à l’Objectif de Développement Durable numéro 14 : Vie Aquatique. L’ODD 14 souligne l’importance cruciale des océans, des mers et des ressources marines pour la vie sur Terre et le développement durable. Les océans couvrent plus de 70 % de la surface de la planète, régulent le climat, produisent de l’oxygène, fournissent des ressources alimentaires et des moyens de subsistance à des milliards de personnes. L’ODD 14 vise à conserver et à exploiter de manière durable les océans, les mers et les ressources marines aux fins du développement durable. Ce chapitre explorera les différentes dimensions de cet objectif vital, en détaillant les enjeux de la gestion durable des océans, la lutte contre la pollution et la surpêche, la protection des écosystèmes marins et côtiers, et en présentant des exemples concrets d’initiatives inspirantes.

1. Conserver et exploiter de manière durable les océans, les mers et les ressources marines.

L’ODD 14 nous appelle à une gestion responsable et durable de nos océans et de leurs ressources. Il s’agit de trouver un équilibre entre la nécessité d’exploiter les ressources marines pour le développement économique et social, et l’impératif de préserver la santé et la productivité des écosystèmes marins à long terme. Ceci implique de :

• • Définir la conservation et l’exploitation durable : La gestion durable des océans et des ressources marines signifie utiliser ces ressources de manière à répondre aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre à leurs propres besoins. Cela implique de :

    • Préserver la santé des océans : Maintenir la biodiversité marine, la qualité de l’eau, la fonctionnalité des écosystèmes et la capacité des océans à réguler le climat et à fournir des services écosystémiques essentiels.
    • Exploiter les ressources marines de manière responsable : Pêcher de manière durable, pratiquer l’aquaculture responsable, exploiter les ressources minérales et énergétiques marines de manière respectueuse de l’environnement, et gérer le tourisme côtier de façon durable.
    • Assurer un partage équitable des bénéfices : Veiller à ce que les bénéfices de l’exploitation des ressources marines soient partagés de manière équitable entre tous les pays et toutes les communautés, en particulier les pays en développement et les communautés côtières qui dépendent fortement des océans.

  • Comprendre l’importance des océans et des ressources marines : Les océans jouent un rôle fondamental pour la planète et pour l’humanité :

    • Régulation du climat : Les océans absorbent une part importante du CO2 atmosphérique et de la chaleur excédentaire, jouant un rôle majeur dans la régulation du climat mondial. Ils influencent les courants marins, les régimes de précipitations et les températures.
    • Production d’oxygène : Les océans produisent une part importante de l’oxygène que nous respirons, grâce au phytoplancton et aux algues marines qui réalisent la photosynthèse.
    • Source de nourriture : Les océans fournissent une source essentielle de protéines et de nutriments pour des ¹ milliards de personnes à travers la ² pêche et l’aquaculture. Ils sont particulièrement importants pour la sécurité alimentaire dans de nombreux pays en développement.  
    • Ressources économiques : Les océans fournissent de nombreuses ressources économiques : pêche, aquaculture, transport maritime, tourisme côtier, énergies marines renouvelables (éolien offshore, énergie des vagues, énergie thermique), ressources minérales (nodules polymétalliques, sulfures hydrothermaux), biotechnologies marines, etc.
    • Biodiversité exceptionnelle : Les océans abritent une biodiversité extraordinaire et encore largement inexplorée, avec une multitude d’espèces animales et végétales, des écosystèmes variés et complexes et un patrimoine génétique précieux.
    • Valeur culturelle et sociale : Les océans ont une grande importance culturelle, spirituelle et sociale pour de nombreuses communautés à travers le monde. Ils sont des lieux de loisirs, de détente, d’inspiration et de connexion avec la nature.

  • Identifier les défis pour la conservation et l’exploitation durable : La gestion durable des océans est confrontée à de nombreux défis :

    • Surpêche : L’exploitation non durable des stocks de poissons conduit à la surpêche et à l’effondrement de nombreuses populations de poissons, menaçant la sécurité alimentaire, les moyens de subsistance et la biodiversité marine.
    • Pollution marine : La pollution marine, sous toutes ses formes (plastiques, produits chimiques, nutriments, bruit, etc.), dégrade les écosystèmes marins, menace la faune et la flore marine, et a des impacts négatifs sur la santé humaine et l’économie.
    • Changement climatique : Le changement climatique provoque le réchauffement et l’acidification des océans, l’élévation du niveau de la mer, la modification des courants marins et des événements climatiques extrêmes, ayant des impacts majeurs sur les écosystèmes marins et côtiers et sur les activités humaines liées à la mer.
    • Destruction des habitats marins : La destruction et la dégradation des habitats marins essentiels (récifs coralliens, mangroves, herbiers marins, etc.) par les activités humaines (pêche destructrice, dragage, urbanisation côtière, pollution) réduisent la biodiversité marine et la résilience des écosystèmes.
    • Manque de gouvernance et de coopération : La gestion des océans, qui sont un bien commun mondial, nécessite une gouvernance internationale efficace, une coopération renforcée entre les pays, et une application effective des réglementations et des accords internationaux.

2. Lutter contre la pollution marine et la surpêche.

L’ODD 14 met un accent particulier sur deux menaces majeures pour les océans : la pollution marine et la surpêche. Lutter contre ces fléaux est indispensable pour restaurer la santé des océans et garantir leur durabilité à long terme. Ceci implique de :

• • Lutter contre la pollution marine : La pollution marine prend de nombreuses formes et provient de diverses sources terrestres et maritimes. Combattre la pollution marine vise à :

    • Réduire la pollution plastique : Lutter contre la pollution plastique des océans, qui est l’une des formes de pollution marine les plus visibles et les plus préoccupantes. Cela implique de réduire la production de plastique, d’améliorer la gestion des déchets plastiques à terre, de renforcer la collecte et le recyclage, de limiter les rejets en mer, et de nettoyer les plages et les océans.
    • Réduire la pollution chimique : Lutter contre la pollution chimique des océans, due aux rejets industriels, agricoles, urbains et maritimes de substances toxiques (métaux lourds, pesticides, hydrocarbures, produits pharmaceutiques, etc.). Cela implique de renforcer les réglementations sur les rejets polluants, d’améliorer le traitement des eaux usées, de promouvoir l’agriculture durable et d’utiliser des produits chimiques moins nocifs.
    • Réduire la pollution par les nutriments : Lutter contre la pollution par les nutriments (azote, phosphore) provenant principalement des activités agricoles et des eaux usées, qui provoque l’eutrophisation des zones côtières, la prolifération d’algues nuisibles et la création de zones mortes. Cela implique d’améliorer la gestion des effluents agricoles et urbains, de promouvoir l’agriculture durable et de restaurer les zones humides côtières.
    • Réduire la pollution sonore : Lutter contre la pollution sonore sous-marine, due au trafic maritime, aux activités pétrolières et gazières, aux sonars militaires et aux explosions sous-marines, qui perturbe la faune marine, en particulier les mammifères marins. Cela implique de limiter le bruit des navires, de réglementer les activités bruyantes en mer et de mettre en place des zones de protection acoustique.
    • Lutter contre les autres formes de pollution marine : Lutter contre la pollution par les déchets marins autres que les plastiques (filets de pêche fantômes, épaves, munitions immergées), la pollution radioactive, la pollution thermique et la pollution biologique (espèces invasives).

  • Lutter contre la surpêche : La surpêche est une menace majeure pour la biodiversité marine et la sécurité alimentaire. Combattre la surpêche vise à :

    • Gérer durablement les stocks de poissons : Mettre en place une gestion durable des stocks de poissons, basée sur des données scientifiques et des principes de précaution, en fixant des quotas de pêche adaptés, en réglementant les engins de pêche et les zones de pêche, et en protégeant les zones de reproduction et de nurseries.
    • Lutter contre la pêche illégale, non déclarée et non réglementée (INN) : Renforcer la lutte contre la pêche INN, qui porte gravement atteinte aux stocks de poissons, aux écosystèmes marins et aux pêcheurs respectueux des règles. Cela implique de renforcer la surveillance en mer, les contrôles à terre et dans les ports, les sanctions contre les pêcheurs illégaux et la coopération internationale pour lutter contre la pêche INN.
    • Promouvoir la pêche durable et sélective : Encourager les pratiques de pêche durables et sélectives, qui réduisent les prises accessoires d’espèces non ciblées et les impacts sur les écosystèmes marins (pêche à la ligne, pêche à la senne tournante, utilisation d’engins de pêche sélectifs, etc.). Soutenir les labels de pêche durable et la certification des pêcheries durables.
    • Développer l’aquaculture durable et responsable : Encourager le développement de l’aquaculture durable et responsable, qui réduit les impacts environnementaux (pollution, destruction d’habitats, consommation de ressources), respecte le bien-être animal et contribue à la sécurité alimentaire. Promouvoir les systèmes d’aquaculture intégrée, l’aquaculture biologique et l’élevage d’espèces herbivores.
    • Restaurer les stocks de poissons surexploités : Mettre en place des plans de restauration des stocks de poissons surexploités, en réduisant la pression de pêche, en protégeant les habitats essentiels et en restaurant les écosystèmes dégradés.

3. Protéger les écosystèmes marins et côtiers.

L’ODD 14 insiste sur la nécessité de protéger les écosystèmes marins et côtiers. Ces écosystèmes, d’une richesse et d’une complexité exceptionnelles, sont essentiels pour la biodiversité marine, la régulation du climat et les services écosystémiques qu’ils fournissent. Ceci implique de :

• • Définir les écosystèmes marins et côtiers : Les écosystèmes marins et côtiers sont des ensembles complexes et interactifs d’organismes vivants (animaux, végétaux, micro-organismes) et de leur environnement physique et chimique (eau, sédiments, substrats, climat). Ils comprennent une grande variété d’habitats :

    • Récifs coralliens : Écosystèmes marins parmi les plus riches et les plus diversifiés de la planète, formés par des colonies de coraux constructeurs de récifs. Ils abritent une multitude d’espèces marines et protègent les côtes de l’érosion.
    • Mangroves : Forêts côtières tropicales et subtropicales, situées dans les zones de marée, composées d’arbres et d’arbustes adaptés à la vie en milieu salin. Elles protègent les côtes des tempêtes et de l’érosion, servent de nurseries pour de nombreuses espèces marines, et filtrent les polluants.
    • Herbiers marins : Prairies sous-marines formées de plantes à fleurs marines, présentes dans les zones côtières peu profondes. Elles servent de nurseries et d’habitats pour de nombreuses espèces marines, stabilisent les sédiments, et absorbent le carbone bleu.
    • Zones humides côtières : Écosystèmes de transition entre la terre et la mer (marais salés, vasières, estuaires, lagunes), caractérisés par une forte productivité biologique et une biodiversité élevée. Elles filtrent les polluants, régulent les inondations et servent de zones de reproduction et d’alimentation pour de nombreuses espèces d’oiseaux et de poissons.
    • Océan profond : Vaste étendue océanique au-delà du plateau continental, encore largement inexplorée et abritant des écosystèmes uniques et souvent fragiles (sources hydrothermales, monts sous-marins, plaines abyssales).

  • Comprendre l’importance des écosystèmes marins et côtiers : Ces écosystèmes jouent un rôle crucial pour la planète et pour l’humanité :

    • Biodiversité marine : Ils abritent une part essentielle de la biodiversité marine mondiale, et constituent des réservoirs de diversité génétique et de potentiel pharmacologique.
    • Services écosystémiques : Ils fournissent de nombreux services écosystémiques essentiels : production de nourriture, régulation du climat, protection des côtes, purification de l’eau, séquestration du carbone, tourisme, loisirs, etc.
    • Valeur économique et sociale : Ils sont à la base de nombreuses activités économiques et sociales : pêche, aquaculture, tourisme côtier, protection contre les risques côtiers, etc. Ils sont essentiels pour les moyens de subsistance de nombreuses communautés côtières.

  • Identifier les menaces pour les écosystèmes marins et côtiers : Ces écosystèmes sont menacés par de nombreuses activités humaines et par le changement climatique :

    • Destruction et dégradation des habitats : Destruction physique des habitats (dragage, remblaiement, urbanisation côtière), pêche destructrice (chalutage de fond, pêche à la dynamite), pollution, tourisme non durable, développement industriel côtier.
    • Pollution : Pollution marine (plastiques, produits chimiques, nutriments, bruit), qui dégrade la qualité de l’eau, contamine les organismes marins et perturbe les écosystèmes.
    • Changement climatique : Réchauffement et acidification des océans, élévation du niveau de la mer, événements climatiques extrêmes, qui provoquent le blanchissement des coraux, la submersion des zones côtières basses, la modification des courants marins et la perturbation des cycles de vie des espèces marines.
    • Espèces invasives : Introduction d’espèces exotiques envahissantes, qui concurrencent les espèces locales, modifient les écosystèmes et peuvent provoquer des extinctions d’espèces indigènes.

  • Promouvoir la protection des écosystèmes marins et côtiers : Protéger ces écosystèmes vitaux nécessite une action concertée à tous les niveaux :

    • Création et gestion d’aires marines protégées (AMP) : Créer des réseaux d’AMP, zones géographiques clairement définies et réglementées, destinées à conserver la biodiversité marine et les écosystèmes marins. Assurer une gestion efficace et participative des AMP, et renforcer leur application et leur contrôle.
    • Restauration des écosystèmes dégradés : Mettre en œuvre des programmes de restauration des écosystèmes marins et côtiers dégradés (restauration des récifs coralliens, des mangroves, des herbiers marins, des zones humides côtières), en utilisant des techniques de restauration écologique et en impliquant les communautés locales.
    • Gestion intégrée des zones côtières (GIZC) : Adopter une approche de gestion intégrée des zones côtières, qui prend en compte les interactions entre les activités terrestres et marines, et qui vise à concilier le développement économique et la protection de l’environnement côtier.
    • Réduction des pressions anthropiques : Réduire les pressions anthropiques sur les écosystèmes marins et côtiers, en luttant contre la pollution marine, la surpêche, la destruction des habitats et les impacts du changement climatique.
    • Sensibilisation et éducation : Sensibiliser le public, les décideurs et les acteurs économiques à l’importance des écosystèmes marins et côtiers et aux menaces qui pèsent sur eux, et promouvoir l’éducation à l’environnement marin et la culture océanique.

Protéger les écosystèmes marins et côtiers est un devoir envers la planète et envers les générations futures. Ces écosystèmes sont des trésors de biodiversité et des piliers de notre bien-être.

4. Exemples concrets et initiatives inspirantes.

De nombreuses initiatives innovantes et inspirantes sont mises en œuvre à travers le monde pour promouvoir l’ODD 14. Voici quelques exemples :

• • Les aires marines protégées (AMP) : La création d’AMP se multiplie à travers le monde, avec des exemples de succès en termes de restauration des populations de poissons, de protection des habitats et de développement du tourisme durable. Le Parc naturel marin de la Grande Barrière de Corail en Australie, la Réserve marine des Galapagos en Équateur et le Sanctuaire Pelagos pour les mammifères marins en Méditerranée sont des exemples d’AMP emblématiques.
  • Les initiatives de nettoyage des océans et des plages : De nombreuses organisations et communautés locales se mobilisent pour nettoyer les plages et les océans des déchets plastiques et autres pollutions marines. Ocean Conservancy et The Ocean Cleanup sont des exemples d’organisations internationales actives dans ce domaine.
  • L’aquaculture durable et responsable : Des entreprises et des organisations développent des pratiques d’aquaculture durable et responsable, qui réduisent les impacts environnementaux, respectent le bien-être animal et produisent des poissons et des fruits de mer de qualité. L’Aquaculture Stewardship Council (ASC) est un exemple de label de certification pour l’aquaculture responsable.
  • Les projets de restauration des mangroves et des récifs coralliens : De nombreux projets de restauration des mangroves et des récifs coralliens sont mis en œuvre à travers le monde, en utilisant des techniques de restauration écologique, de transplantation de coraux et de replantation de mangroves. Ces projets visent à restaurer les fonctions écologiques de ces écosystèmes et à renforcer leur résilience face au changement climatique.
  • Les campagnes de sensibilisation à la consommation de produits de la mer durables : Des organisations de conservation marine et des labels de pêche durable mènent des campagnes de sensibilisation auprès des consommateurs pour les encourager à choisir des produits de la mer issus de la pêche durable et de l’aquaculture responsable. Le label MSC (Marine Stewardship Council) est un exemple de label de pêche durable reconnu internationalement.