Chapitre 16 : ODD 13 – Mesures Relatives à la Lutte Contre les Changements Climatiques

Chapitre 16 : ODD 13 – Mesures Relatives à la Lutte Contre les Changements Climatiques

Bienvenue au chapitre dédié à l’Objectif de Développement Durable numéro 13 : Mesures Relatives à la Lutte Contre les Changements Climatiques. L’ODD 13 est un appel mondial urgent à l’action climatique. Le changement climatique est une réalité incontestable qui menace la planète et l’avenir de l’humanité. L’ODD 13 vise à prendre d’urgence des mesures pour lutter contre les changements climatiques et leurs impacts. Ce chapitre explorera les différentes dimensions de cet objectif crucial, en détaillant l’urgence de l’action climatique, les stratégies d’atténuation et d’adaptation, la nécessité de la transition vers une économie bas carbone, et en présentant des exemples concrets d’initiatives inspirantes.

1. Agir d’urgence pour lutter contre les changements climatiques et leurs impacts.

L’action urgente contre le changement climatique est le cœur de l’ODD 13. Le temps presse pour limiter le réchauffement planétaire et ses conséquences dévastatrices. Ceci implique de :

• • Comprendre le changement climatique : Le changement climatique désigne la modification du climat de la planète, principalement due à l’augmentation des concentrations de gaz à effet de serre (GES) dans l’atmosphère, résultant des activités humaines (combustion d’énergies fossiles, déforestation, agriculture intensive, etc.). Les principaux GES sont le dioxyde de carbone (CO2), le méthane (CH4), le protoxyde d’azote (N2O) et les gaz fluorés.

  • Identifier les impacts du changement climatique : Les impacts du changement climatique sont déjà visibles et se multiplient à travers le monde :

    • Réchauffement planétaire : Augmentation des températures moyennes à la surface de la Terre et des océans, vagues de chaleur plus fréquentes et intenses, augmentation des températures extrêmes.
    • Événements climatiques extrêmes : Accroissement de la fréquence et de l’intensité des événements climatiques extrêmes (tempêtes, cyclones, ouragans, inondations, sécheresses, incendies de forêt).
    • Élévation du niveau de la mer : Fonte des glaciers et des calottes glaciaires, dilatation thermique de l’eau de mer, menaces pour les zones côtières et les îles basses.
    • Acidification des océans : Absorption du CO2 par les océans, acidification de l’eau de mer, impacts sur les écosystèmes marins et la biodiversité marine (coraux, coquillages, poissons).
    • Impacts sur la biodiversité et les écosystèmes : Perturbation des écosystèmes terrestres et marins, extinction d’espèces animales et végétales, dégradation des forêts, des zones humides et des récifs coralliens.
    • Impacts sur la santé humaine : Augmentation des maladies liées à la chaleur, propagation de maladies vectorielles, impacts de la pollution atmosphérique, risques pour la sécurité alimentaire et l’accès à l’eau potable, déplacements de populations et migrations climatiques.
    • Impacts socio-économiques : Perturbations des activités agricoles, touristiques, industrielles et des infrastructures, coûts économiques des catastrophes naturelles, impacts sur la sécurité alimentaire, l’eau, l’énergie et les ressources naturelles, exacerbation des inégalités sociales et des conflits.

  • Souligner l’urgence de l’action climatique : L’action climatique est urgente car :

    • Les impacts du changement climatique s’aggravent : Plus on tarde à agir, plus les impacts du changement climatique seront importants, irréversibles et coûteux à gérer. Le seuil de +1,5°C de réchauffement par rapport à l’ère préindustrielle, considéré comme un seuil critique, pourrait être dépassé dès les prochaines années.
    • Les fenêtres d’action se réduisent : Pour limiter le réchauffement climatique à des niveaux acceptables, il est impératif de réduire rapidement et massivement les émissions de gaz à effet de serre au niveau mondial. Les budgets carbone, c’est-à-dire les quantités de CO2 que l’on peut encore émettre sans dépasser les objectifs climatiques, sont limités et diminuent rapidement.
    • L’inaction climatique coûte plus cher que l’action : Le coût de l’inaction climatique, en termes de pertes économiques, de dégâts environnementaux, de crises sanitaires et sociales, sera beaucoup plus élevé que le coût des mesures d’atténuation et d’adaptation au changement climatique. L’action climatique est un investissement pour l’avenir.
    • L’action climatique offre des opportunités : La transition vers une économie bas carbone et résiliente au climat offre des opportunités économiques, sociales et environnementales : création d’emplois verts, développement de nouvelles technologies, amélioration de la qualité de l’air et de la santé publique, renforcement de la sécurité énergétique et alimentaire, amélioration de la qualité de vie.

2. Atténuation du changement climatique et adaptation aux impacts.

La lutte contre le changement climatique repose sur deux stratégies complémentaires : l’atténuation et l’adaptation.

• • Atténuation du changement climatique : L’atténuation vise à réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) à la source, afin de limiter l’ampleur du réchauffement planétaire. Les principales actions d’atténuation comprennent :

    • Transition énergétique : Remplacer les énergies fossiles (charbon, pétrole, gaz) par des énergies renouvelables (solaire, éolien, hydraulique, géothermie, biomasse) dans tous les secteurs (production d’électricité, transports, industrie, bâtiments, etc.). Développer l’efficacité énergétique et réduire la consommation d’énergie.
    • Décarbonation des transports : Promouvoir les transports en commun, la mobilité douce (vélo, marche), les véhicules électriques et hybrides, les biocarburants durables et les carburants de synthèse, et optimiser la logistique et le transport de marchandises.
    • Décarbonation de l’industrie : Améliorer l’efficacité énergétique des processus industriels, utiliser des énergies renouvelables pour l’industrie, développer des technologies de captage et de stockage du carbone, et favoriser l’économie circulaire et la réduction des déchets.
    • Agriculture et foresterie durables : Adopter des pratiques agricoles durables qui réduisent les émissions de GES (agriculture biologique, agroécologie, agroforesterie, gestion des sols, réduction des engrais azotés), lutter contre la déforestation, restaurer les forêts et les zones humides, et favoriser le stockage du carbone dans les sols et la biomasse.
    • Réduction des émissions de GES autres que le CO2 : Réduire les émissions de méthane (CH4) issues de l’agriculture, de l’élevage et des fuites de gaz, réduire les émissions de protoxyde d’azote (N2O) liées à l’agriculture, et éliminer progressivement les gaz fluorés (HFC, PFC, SF6) utilisés dans la réfrigération, la climatisation et l’industrie.

  • Adaptation aux impacts du changement climatique : L’adaptation vise à ajuster nos sociétés et nos écosystèmes aux changements climatiques déjà en cours et à ceux à venir, afin de réduire leur vulnérabilité et de limiter les dommages. Les principales actions d’adaptation comprennent :

    • Adaptation des infrastructures : Renforcer la résistance des infrastructures (bâtiments, routes, ponts, réseaux d’énergie, réseaux d’eau, etc.) face aux événements climatiques extrêmes, adapter les infrastructures côtières à l’élévation du niveau de la mer, et développer des infrastructures vertes et des solutions basées sur la nature pour renforcer la résilience.
    • Adaptation de l’agriculture et de la sécurité alimentaire : Développer des variétés de cultures résistantes à la sécheresse, à la chaleur et aux inondations, diversifier les systèmes agricoles, améliorer la gestion de l’eau et des sols, et renforcer les systèmes d’alerte précoce et de gestion des risques agricoles.
    • Adaptation de la gestion de l’eau : Améliorer la gestion des ressources en eau, réduire le gaspillage, optimiser l’irrigation, renforcer les infrastructures hydrauliques, et développer des solutions de stockage de l’eau et de réutilisation des eaux usées traitées.
    • Adaptation du secteur de la santé : Renforcer les systèmes de santé publique pour faire face aux impacts du changement climatique sur la santé (vagues de chaleur, maladies vectorielles, malnutrition, pollution atmosphérique), et développer des systèmes d’alerte et de prévention des risques sanitaires liés au climat.
    • Adaptation des zones côtières : Protéger les zones côtières face à l’élévation du niveau de la mer et aux tempêtes (digues, mangroves, dunes), relocaliser les populations et les activités les plus vulnérables, et adapter l’urbanisme et l’aménagement du territoire aux risques côtiers.
    • Systèmes d’alerte précoce et gestion des risques de catastrophes : Renforcer les systèmes d’alerte précoce pour les événements climatiques extrêmes, améliorer la préparation aux catastrophes, mettre en place des plans d’évacuation et de gestion des crises, et développer des assurances et des mécanismes de financement pour faire face aux pertes et aux dommages liés aux catastrophes climatiques.

3. Transition vers une économie bas carbone et neutralité carbone.

La transition vers une économie bas carbone est un objectif de long terme pour lutter efficacement contre le changement climatique. Elle implique de transformer en profondeur nos systèmes économiques et sociaux pour réduire massivement notre dépendance aux énergies fossiles et nos émissions de gaz à effet de serre. L’objectif ultime est d’atteindre la neutralité carbone. Ceci implique de :

• • Définir l’économie bas carbone : Une économie bas carbone est une économie qui réduit drastiquement ses émissions de gaz à effet de serre par rapport à l’économie actuelle, largement basée sur les énergies fossiles. Elle repose sur la transition vers des énergies propres, l’efficacité énergétique, l’économie circulaire, l’agriculture durable et des modes de consommation responsables. L’économie bas carbone est une économie qui est compatible avec les objectifs climatiques mondiaux et qui permet de limiter le réchauffement planétaire à des niveaux acceptables.

  • Comprendre la neutralité carbone : La neutralité carbone, ou zéro émission nette, est un objectif climatique ambitieux qui consiste à équilibrer les émissions de gaz à effet de serre (GES) d’origine humaine avec les absorptions de GES, de manière à ce que les émissions nettes soient nulles. Pour atteindre la neutralité carbone, il faut :

    • Réduire au maximum les émissions de GES : Mettre en œuvre toutes les mesures d’atténuation possibles pour réduire les émissions de GES dans tous les secteurs d’activité.
    • Augmenter les absorptions de GES : Développer les puits de carbone naturels (forêts, sols, océans) et technologiques (captage et stockage du carbone) pour absorber le CO2 atmosphérique.
    • Compenser les émissions résiduelles : Pour les émissions de GES qui ne peuvent pas être complètement éliminées, mettre en place des mécanismes de compensation carbone, en finançant des projets de réduction ou de séquestration de carbone ailleurs (par exemple, des projets de reforestation ou de restauration des écosystèmes).

  • Souligner l’importance de la transition vers une économie bas carbone et la neutralité carbone : La transition vers une économie bas carbone et la neutralité carbone sont essentielles pour :

    • Atteindre les objectifs climatiques mondiaux : La neutralité carbone est l’objectif à long terme fixé par l’Accord de Paris sur le climat pour limiter le réchauffement planétaire à +1,5°C ou +2°C par rapport à l’ère préindustrielle. Atteindre la neutralité carbone est indispensable pour éviter les pires impacts du changement climatique.
    • Créer une économie plus durable et plus résiliente : La transition vers une économie bas carbone offre des opportunités économiques, sociales et environnementales : création d’emplois verts, développement de nouvelles technologies, innovation, amélioration de la qualité de l’air et de la santé publique, renforcement de la sécurité énergétique et alimentaire, amélioration de la qualité de vie.
    • Préparer l’avenir et assurer la prospérité à long terme : La transition vers une économie bas carbone est un investissement pour l’avenir, qui permet de construire une économie plus durable, plus résiliente, plus compétitive et plus juste pour les générations futures. Ne pas agir aujourd’hui mettrait en péril la prospérité économique et sociale à long terme.

  • Identifier les leviers pour accélérer la transition vers une économie bas carbone et la neutralité carbone : Accélérer la transition vers une économie bas carbone et la neutralité carbone nécessite une action ambitieuse et coordonnée à tous les niveaux :

    • Politiques climatiques ambitieuses : Mettre en place des politiques climatiques ambitieuses et cohérentes à tous les niveaux (national, régional, local, sectoriel), avec des objectifs de réduction d’émissions de GES à court, moyen et long terme, des réglementations contraignantes, des incitations économiques, des investissements publics et des mécanismes de financement de la transition.
    • Mobilisation des financements : Mobiliser des financements publics et privés massifs pour investir dans les énergies renouvelables, l’efficacité énergétique, les infrastructures vertes, la R&D et l’innovation, et soutenir les pays en développement dans leur transition énergétique et leur adaptation au changement climatique.
    • Engagement de tous les acteurs : Impliquer tous les acteurs de la société dans la transition bas carbone : les gouvernements, les entreprises, les collectivités territoriales, les organisations de la société civile, les citoyens, les consommateurs, les investisseurs, les chercheurs, les éducateurs, les médias.
    • Coopération internationale renforcée : Renforcer la coopération internationale pour atteindre les objectifs climatiques mondiaux, partager les technologies et les bonnes pratiques, soutenir financièrement et techniquement les pays en développement, et construire une solidarité climatique mondiale.
    • Innovation technologique et sociale : Accélérer l’innovation technologique dans les domaines des énergies renouvelables, du stockage de l’énergie, des technologies de captage et de stockage du carbone, de l’efficacité énergétique et des solutions basées sur la nature, et encourager l’innovation sociale pour changer les comportements et les modes de vie.

4. Exemples concrets et initiatives inspirantes.

De nombreuses initiatives innovantes et inspirantes sont mises en œuvre à travers le monde pour lutter contre le changement climatique et progresser vers la neutralité carbone. Voici quelques exemples :

• • Le Pacte Vert Européen : Le Pacte Vert Européen est une stratégie ambitieuse de l’Union Européenne pour devenir le premier continent neutre en carbone d’ici 2050. Il comprend des objectifs ambitieux de réduction des émissions de GES, des investissements massifs dans les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique, des réglementations environnementales strictes et une stratégie de croissance verte et inclusive.
  • Les politiques climatiques ambitieuses du Danemark et du Costa Rica : Le Danemark et le Costa Rica sont des exemples de pays pionniers en matière de politiques climatiques ambitieuses et de transition vers les énergies renouvelables. Le Danemark vise la neutralité carbone d’ici 2050 et le Costa Rica ambitionne de devenir le premier pays neutre en carbone au monde.
  • Les villes pionnières en matière de climat : De nombreuses villes à travers le monde se sont engagées dans des démarches ambitieuses de lutte contre le changement climatique et de transition vers la neutralité carbone. Copenhague, Amsterdam, Vancouver, Oslo et Reykjavik sont des exemples de villes pionnières en matière de climat, qui mettent en œuvre des politiques innovantes en matière de mobilité durable, d’efficacité énergétique des bâtiments, d’énergies renouvelables et d’adaptation au changement climatique.
  • Les initiatives citoyennes et locales pour le climat : De nombreuses initiatives citoyennes et locales se développent à travers le monde pour agir contre le changement climatique : mouvements citoyens pour le climat, coopératives d’énergies renouvelables, jardins partagés, initiatives de mobilité douce, actions de sensibilisation et d’éducation au changement climatique, etc. Ces initiatives montrent que l’action climatique peut venir de la base et mobiliser tous les acteurs de la société.
  • Les entreprises engagées dans la transition bas carbone : De plus en plus d’entreprises, de toutes tailles et de tous secteurs d’activité, s’engagent dans la transition bas carbone et prennent des mesures concrètes pour réduire leurs émissions de GES, investir dans les énergies renouvelables, développer des produits et services durables et s’adapter au changement climatique. Des initiatives comme la « Science Based Targets initiative » encouragent les entreprises à se fixer des objectifs de réduction d’émissions ambitieux et alignés avec les objectifs climatiques mondiaux.