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Le High-Tech est-il dépassé par le Low-Tech ? Un faux dilemme

La question de savoir si le High-Tech est dépassé par le Low-Tech est un débat qui anime les discussions sur l’innovation, la durabilité et l’avenir de nos sociétés. Pourtant, poser la question en ces termes relève d’un faux dilemme. Il ne s’agit pas d’une opposition binaire où l’un doit nécessairement supplanter l’autre, mais plutôt d’une complémentarité et d’un discernement dans l’utilisation des technologies.

Définitions et nuances :

Avant de trancher, il est important de définir clairement les termes.

  • High-Tech : Désigne les technologies de pointe, souvent complexes, nécessitant des investissements importants en recherche et développement, et utilisant des matériaux et des procédés sophistiqués. On pense aux nanotechnologies, à l’intelligence artificielle, à la robotique avancée, etc.
  • Low-Tech : Ne signifie pas l’absence de technologie, mais plutôt un choix délibéré de technologies appropriées, simples, durables, accessibles et facilement réparables. L’accent est mis sur la sobriété, l’utilisation de matériaux locaux et biosourcés, et la minimisation de l’impact environnemental.

Pourquoi l’opposition est-elle fallacieuse ?

L’idée d’une compétition entre High-Tech et Low-Tech repose sur plusieurs erreurs :

  • Réductionnisme : Elle réduit la complexité des enjeux technologiques à une simple alternative entre deux extrêmes. Or, il existe un continuum de technologies, et le choix le plus pertinent dépend du contexte, des besoins et des objectifs.
  • Vision statique : Elle ignore l’évolution constante des technologies. Certaines technologies considérées aujourd’hui comme High-Tech deviendront peut-être Low-Tech demain, à mesure qu’elles se démocratiseront et que leur production deviendra plus sobre.
  • Oubli des complémentarités : Elle occulte les nombreuses synergies possibles entre les deux approches. Le High-Tech peut être mis au service du Low-Tech, par exemple en développant des outils de conception ou de fabrication plus efficaces pour les matériaux biosourcés. Inversement, le Low-Tech peut inspirer le High-Tech en encourageant une conception plus sobre et économe en ressources.

Des exemples de complémentarité :

  • L’impression 3D : Technologie High-Tech par excellence, elle permet de fabriquer des objets sur mesure, y compris des composants pour des solutions Low-Tech, comme des éoliennes domestiques ou des outils agricoles adaptés.
  • Les capteurs connectés : Issus du High-Tech, ils peuvent être utilisés pour optimiser la gestion de l’eau dans l’agriculture Low-Tech, en mesurant précisément les besoins des plantes et en évitant le gaspillage.
  • La conception assistée par ordinateur (CAO) : Outil High-Tech, elle permet de concevoir des bâtiments bioclimatiques performants, optimisant l’utilisation des matériaux et des énergies passives, caractéristiques du Low-Tech.

Le véritable enjeu : le discernement technologique

Plutôt que d’opposer High-Tech et Low-Tech, il est plus pertinent de parler de discernement technologique. Il s’agit de choisir les technologies les plus appropriées en fonction des besoins, des contraintes et des objectifs, en tenant compte des critères suivants :

  • Impact environnemental : Évaluer l’empreinte écologique de la production, de l’utilisation et de la fin de vie de la technologie.
  • Accessibilité : Considérer le coût, la complexité de mise en œuvre et la facilité de maintenance et de réparation.
  • Utilité sociale : S’interroger sur la pertinence de la technologie par rapport aux besoins réels de la société et son potentiel à résoudre des problèmes concrets.
  • Résilience : Évaluer la capacité de la technologie à fonctionner dans des contextes variés et face à des perturbations (crises énergétiques, catastrophes naturelles, etc.).

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